Dimanche 11 juillet 2021, Mohamed Yousouf Bathily dit Ras Bath, porte-parole du Collectif pour le développement de la République (CDR), était l’invité du journal Afrique de TV5-Monde. Les échange ont porté sur son arrestation, les victimes des manifestions du M5-RFP et le propos du président de Niger sur le Mali lors du sommet du G5, vendredi dernier.
Pour l’invité du jour, la justice malienne dispose des moyens techniques et matériels pour faire la lumière sur les victimes des manifestations du M5-RFP du juillet 2020. Mais selon lui, les moyens les plus précieux qu’il faut dans une affaire comme celle-là, c’est le moyen politique. « La volonté politique de faire la lumière toute la lumière. Et malheureusement pour l’instant, il y a très peu de signe dans ce sens qui puisse nous rassurer qu’il y aurait une justice impartiale et une justice réparatrice, une justice au service de renforcement des droits citoyens. En cela qu’encore une subsiste de stigmate et de volonté d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. C’est ce qui fait mal », a-t-il déploré. Avant de dire qu’il est d’accord avec ce que l’imam Dicko a dit : « Il faut la justice, mais pas la vengeance ». Il a ensuite rappelé que ce qui s’est passé lors de ces évènements, c’était contre un système, une gouvernance. Certes les gens sont tombés et que leur âme repose en paix, justice doit être faite. Parce que, dira-t-il, rien ne peut les ramener à la vie. Il poursuit que les forces de sécurité, censées les protéger, ont été déployées sous l’ordre des personnes. Qui ? « Il faut l’établir, déterminer et quelle est la base matérielle du déploiement de ces forces-là, surtout qu’elles sont présumées être des forces anti-terroristes, donc qui ne puissent sortir pour des manifestations simples », a-t-il souligné. Pour lui, toute la lumière doit être faite pour qu’au moins, à l’avenir, jamais les forces républicaines ne puissent être utilisées lors du maintien d’ordre.
Ras Bath exprimé que le M5-RFP n’a jamais été un mouvement d’opposition idéologique et systémique au Mali. « Nous sommes dans un chao aujourd’hui. Aucune visibilité, aucun cap, c’est le chao, le flou. On s’est retrouvé dans l’inconnu qu’on croyait, qu’on redoutait. J’avais dit à l’époque et si IBK part de cette manière, qu’est-ce que nous avons comme plan, comme programme de redressement dans le cadre de l’ordre constitutionnel ? Il y en n’avait pas. Et malheureusement, on s’est retrouvé dedans. Et aujourd’hui, nous subissons les conséquences. On parle de justice oui, il le faut ; nous le réclamons. Mais il y a eu des biens de l’Etat qui ont été détruits. Au niveau de l’Ortm, ils ont détruit des équipements matériels. Aujourd’hui, le CNT qui fait office d’organe législatif est domicilié au Cicb. Parce que l’ancien bâtiment abritant l’assemblée a été saccagé, des biens privés ont été aussi détruits. Il faut une justice pour que plus jamais cela ne puisse se passer dans notre pays, dira-t-il.
Concernant son accusation de complot contre le gouvernement, il pense que c’est une affaire électorale. Parce que d’après lui, la première question qu’ils ont posée à la sécurité d’Etat a été de lui dire que Boubou Cissé serait candidat aux élections prochaines à titre individuel ou sous la bannière d’un parti politique et que ces émissions serviraient de propagande pour renverser les autorités actuelle. Afin de favoriser la victoire de Boubou et qu’il aurait des liens avec lui et la famille de Boubou Cissé. Aussi, qu’il a tenu des réunions avec eux dans ce cadre-là.
Par ailleurs, le guide du CDR affirme qu’il partage la position du Président Bazoum. A ses dires, tout Malien républicain, démocrate, qui est conscient de ce qui s’est passé et qui suit les faits, dia ce que le président Bazoum a dit. « Je le regrette, ça me fait mal qu’un autre président dise ce que je pense et ce que je dis tous les jours chez moi et je ne suis pas entendu», a-t-il prononcé. Selon lui, Dr Choguel Kokalla Maïga étant président du Comité stratégique du M5 a dit la même chose que Bazoum. Aussi, lorsque les autorités de transition ont pris un décret de nomination de plus de 15 colonels comme gouverneurs, tous les partis politiques ont décrié cela. Alors, qu’est-ce que Bazoum a dit de nouveau, a-t-il demandé ?
Fily SISSOKO
Source: Tjikan