Amnesty International dénonce dans un rapport paru jeudi 15 juillet les « effroyables conséquences de la coopération européenne avec la Libye en matière de contrôle de l’immigration et des frontières ». L’organisation s’appuie sur des témoignages recueillis ces derniers mois, démontrant que, malgré les engagements, des crimes toujours impunis continuent d’être commis dans les centres de détention où sont renvoyés de force ceux qui avaient embarqué pour tenter de rejoindre les eaux européennes.
« Personne ne vous cherchera » : tel est le titre du dernier rapport d’Amnesty International sur les bagnes pour migrants qu’entretiennent les milices et le gouvernement de Libye, au vu et au su de l’Union européenne dont la « complicité », dit l’organisation, « est persistante ».
Le rapport détaille les meurtres, les violences impunies, les vols et les humiliations, les viols des femmes en échange de nourriture ou de la liberté, les morts par négligence ou manque de soin, notamment de bébés. On y retrouve le vécu de 53 réfugiés et migrants renvoyés en Libye après avoir été arrêtés en mer dans ces centres parfaitement légaux, officiellement contrôlés par un département du ministère de l’Intérieur. Et il raconte également la violence exercé en mer par les gardes-côtes libyens, les vedettes fournie par l’Union européenne faisant par exemple chavirer les embarcations bondées.
« L’ensemble du réseau libyen de centres de détention liée à l’immigration est pourri jusqu’à la moelle et doit être démantelé », s’insurge Diana Eltahawy, responsable d’Amnesty pour l’Afrique du Nord. Amnesty appelle également l’Union européenne à mettre un terme à une coopération, dit-elle, « aux conséquences indéfendables ».
RFI