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A huit mois de la fin du délai : La Transition malienne marche à pas de tortue

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A huit petits mois de la fin officielle de la transition, rien n’indique encore que les échéances électorales censées la couronner seraient tenues à dates échues et les autorités ne donnent aucun gage prouvant le contraire. De la déclaration de politique générale du PM Choguel Kokalla Maiga censée donner la quintessence des activités du gouvernement de la transition en passant par la tenue des assises nationales de la refondation, rien n’a encore été fait pour l’instant, alors que le temps est loin d’être leur meilleur allié. Au même moment le front politico-social s’anime timidement et l’insécurité bât de l’aile et elle est sur le point de se généraliser. A ce rythme le pays ne risque-t-il pas de connaitre des troubles pouvant annihiler les efforts jusque-là déployés par les autorités de la transition ? A quand les assises nationales et surtout consensuelles pour définir les grands axes de la transition et de surcroit du nouveau Mali ? Le tandem Assimi- Choguel rassure-t-il encore ?

Après la prise du pouvoir par le président de la junte militaire, le colonel Assimi Goita, suite au deuxième coup d’Etat en l’espace de 9 mois, nombreux étaient les maliens à penser que leur pays va retrouver la stabilité et de celle-là, naitra l’espoir d’un retour rapide à la vie constitutionnelle normale. Presque trois mois après ce second coup de force, à part quelques coups d’éclats, rien de tangible ne visible dans le pays. Le Mali est toujours à la recherche d’un leadership affirmé pouvant tracer la voix du renouveau et du développement. Les autorités de la transition ne semblent nullement pas presser alors même que le temps imparti a été consommé à moitié et le chantier reste maousse, à commencer par l’insécurité.  Elle est la majeure de toutes les difficultés auxquelles le Mali est confronté. Le Mali échappe au contrôle des autorités actuelles à plus de 90 %.

Alors comment pourrait-on organiser des scrutins dans des zones qui ne sont pas sous contrôle de l’Etat ? Le semblant d’accalmie n’est rien d’autre qu’un abandon des zones sous la pression des Djihadistes, mettant du coup la vie des paisibles citoyens en danger et poussant les populations à prendre les armes et à se défendre. Tant que l’équation sécuritaire ne sera pas résolue point d’élections crédibles et incontestables.

Alors la question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir s’il est possible de tenir les scrutins dans cette insécurité généralisée sans provoquer une crise postélectorale majeure. A côté de l’insécurité, il y a l’impréparation manifeste des élections, en huit mois pourrait-on nettoyer le fichier électoral, insérer les nouveaux majeurs ? C’est pourquoi il y a véritablement une nécessité pour les autorités de la transition de persuader les acteurs sociopolitiques pour une organisation diligente des assises nationales afin de convenir et du format de la transition et de sa durée, plutôt que de jouer à la politique de l’autruche. Sans malice et de façon désintéressée, les autorités doivent se montrer coopératives et rassembleurs.

Aujourd’hui, le rêve que le tandem Assimi- Choguel avait suscité est en train d’aller à vau-l’eau et l’inquiétude refait surface.

En définitive, les autorités de la transition malienne gagneraient en crédibilité et en respectabilité en s’engageant dans la voie du dialogue et du rassemblement des fils et des filles du pays. Tout autre projet serait hasardeux et portera les germes des futurs troubles aux conséquences incommensurables, que Dieu nous en préserve.

Youssouf Sissoko            

SourceInf@sept

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