Onze mois après le renversement du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), notre cher Maliba est à la croisée des chemins. Les fruits sont loin d’avoir été à la hauteur de la promesse des fleurs, et les ambitions, quoique légitimes, pour l’émergence d’un nouveau Maliba sont encore loin d’être convergentes.
En dépit de notre compréhensible émotion à fleur de peau suite à la sortie peu accommodante de mon frère du Niger suite à laquelle nous avions souverainement élevé une vive protestation, l’insécurité reste l’épique dorsale et la préoccupation numéro un de la donne nationale. Sinon tous les segments de la nation n’aurait pas levé des chorales pour fouailler, pardon fustiger et flétrir l’ignoble tentative d’assassinat sur la personne du président de la Transition dans la Grande Mosquée de Bamako.
On comprend dès lors la sécurité d’un pays ne dépend ni de la compétence d’un président ni de la probité de son régime.L’incident dramatique de la Grande Mosquée, évité grâce au réflexe de survie du soldat Assimi lui-même, même si personne ne veut accabler outre mesure la sécurité et le protocole qui ont failli sur toute la ligne, est révélateur aussi de notre manque d’anticipation et de prospective
C’est après que le Colonel Assimi GOÏTA a échappé à l’égorgement en public qu’on s’est inquiété non seulement de la sécurité de nos institutions mais aussi de leur pérennité.
Quelle alternative avions-nous si Dieu n’avait pas été ce mardi là avec Assimi GOÏTA et le Mali ? Devant quelle impasse nous nous serions trouvés ?
Manansa ne voudra pas d’excuse, mais chacun comprend à présent qu’elle ne prêchait pas pour sa chapelle quand elle disait qu’après la Cour constitutionnelle ce serait l’impasse.
Jusqu’à quand va-t-on nous extirper de la folle passion des réseaux sociaux sans cervelles pour réfléchir par nous-même afin de ne pas se tromper une troisième fois.
Comment comprendre qu’après avoir guerroyer 9 mois durant contre la mise à l’écart des forces du changement et les patriotes qui se sont mobilisés par renverser le régime d’IBK, que un mois seulement après l’acceptation par la junte militaire d’un Premier ministre M5-RFP, qu’on soit dans les combinaisons pour le chasser lui et son gouvernement ?
Va-t-on rester dans l’instabilité permanente ?
Enfin, qui pour prendre les rênes du nouveau Mali qu’on ne saurait être que ce spectacle affligeant de l’après IBK ?
Ne serait-il pas une erreur politique voir un reniement de la part de ces acteurs politiques qui se sont battus pour la mise en place d’un organe unique de gestion d’élection, de le rejeter aujourd’hui simplement parce qu’il est porté par leur adversaire politique ?
Quand est-ce qu’on va finir avec ce jeu perfide de dupes ?
Quid du M5-FRP ?
En pressant son Premier ministre d’accélérer la cadence des procédures judiciaires dans les enquêtes sur les tueries des 10 et 11 juillet 2020, ainsi que celles ouvertes contre les prédateurs financiers qui, sous le régime IBK, ont enterré l’économie malienne, l’ancien mouvement contestataire fait la double erreur stratégique de porter atteinte d’une part à la séparation des pouvoirs et d’autre part à la présomption d’innocence.
Sortons des agendas personnels pour être dans celui du Mali.
PAR SIKOU BAH
Source: Info-Matin