Les membres du Conseil national de transition du Mali (CNT) ont donné carte blanche au Premier ministre de transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, pour la mise en œuvre du Plan d’actions du gouvernement (PAG) à l’issue du vote organisé ce lundi. Après une journée de débats, les membres du CNT ont adopté le document par 102 pour, 2 contre et 9 abstentions.
Le Premier ministre a présenté au CNT vendredi dernier le document qui comporte quatre axes majeurs déclinés en 9 objectifs pour un coût d’exécution estimé à plus de 2.050 milliards de F CFA, soit près de 3.719.649.150 dollars.
Le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales et la promotion de la bonne gouvernance ainsi que l’adoption d’un pacte de stabilité sont les quatre axes de ce PAG adopté ce lundi par le CNT.
Les débats ont essentiellement porté sur le délai de la transition par rapport à la mise en œuvre des axes du plan d’actions. «Le chronogramme des élections générales a été déjà publié en avril. Ce chronogramme sera maintenu», a assuré Dr Choguel Kokalla Maïga. Le 15 avril dernier, le premier gouvernement de transition dirigé par Moctar Ouane a en effet publié le calendrier électoral fixant la présidentielle couplée aux législatives (le premier tour des deux scrutins) 27 février 2022. Les seconds tours sont prévus respectivement les 13 et 20 mars 2022.
Le referendum a été fixé au 31 octobre 2021. Une date qui, selon le gouvernement permet de tenir compte du temps nécessaire aux consultations, à l’élaboration du projet de Constitution, à son examen au conseil des ministres et à son adoption par le CNT. Quant à l’élection des conseillers des collectivités (communes, cercles et régions), elle a été programmée pour 26 décembre 2021.
Et, a indiqué le Premier ministre, la création d’un organe unique de gestion des élections s’impose d’elle-même. «La réforme du système institutionnel d’organisation des élections s’impose comme une évidence. L’organe unique est une demande de la classe politique. Il a pour objectif de minimiser les contestations électorales et de réduire le coût des élections», a-t-il souligné.
«La transition devra poser les bases d’un Mali nouveau car c’est surtout sur cette base qu’elle sera jugée», a rappelé Dr Choguel Kokalla Maïga en exhortant toutes les forces vives du pays à soutenir les autorités de transition.
Les questions des membres du CNT ont également porté sur le renforcement de la sécurité, de la gestion des revendications sociales, notamment celles des syndicats des enseignants, l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la légitimité du comité (contestée par le Premier ministre quand il étai président du Comité stratégique du M5-RFP)… Mais des préoccupations réelles du Malien lambda comme la cherté de la vie ont été aussi occultées.
Pour certains citoyens, le débat sur le PAG devant le CNT était aussi l’occasion de jauger du niveau d’analyse des membres de l’organe législatif de la transition. Et ils sont nombreux ceux qui ont été déçus. «Le niveau du CNT doit pousser la nouvelle équipe qui viendra en février 2022 à prioriser l’école car beaucoup n’ont pas les notions de base», a ironisé une activiste.
Après ce vote favorable, le Premier ministre a remercié, au nom du chef de l’État et du gouvernement, les membres du CNT pour la confiance placée en son équipe. «Je sens plus que jamais la charge de la responsabilité qui est la mienne face aux Maliens et face à l’histoire. Rien ne sera ménagé pour que ce vote entre dans l’histoire», a-t-il promis. La balle est en tout cas dans son camp maintenant, lui qui se veut l’apôtre du changement dans la gouvernance prôné dans la rue !
Moussa Bolly
Source: Le Matin