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Respect du calendrier électoral: les inquiétudes de MODELE-Mali

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Les responsables de la Mission d’Observation Des Élections au Mali (MODELE-Mali) ont animé, ce mercredi 4 août 2021, une conférence de presse sur le processus électoral au Mali, à la Maison de la presse. De cette rencontre avec les hommes de média, il ressort que MODELE-Mali a suivi avec intérêt l’adoption du Plan d’Action du Gouvernement (PAG) 2021-2022 par le Conseil National de Transition, le lundi 2 août 2021. Pour les conférenciers, au vu du retard accumulé dans le processus de relecture des textes relatifs aux élections au Mali, il est peu probable de mener toutes les activités prévues dans le chronogramme électoral publié en avril dans les délais impartis, comme le dit le Premier ministre.

 

Cette conférence de presse était animée par le porte-parole de MODELE-Mali, le Dr Ibrahima SANGHO, également porte-parole de la Synergie22.

Il avait à ses côtés plusieurs autres membres de la Synergie 22.

Pour rappel, la Mission d’Observation Des Élections au Mali (MODELE-Mali) est le dispositif d’observation électorale mis en place par la Synergie 22, comprenant 43 Organisations de la société civile ma¬lienne, grâce à financement de l’Union européenne.

D’entrée de jeu, le conférencier a attiré l’attention des autorités de la Transition sur le délai restant de la transition qui est de huit mois.

Dans son propos liminaire, le Dr SANGHO a indiqué qu’au regard du discours tenu par le Premier ministre sur l’organisation des élections générales, MODELE MALI attire l’attention du Gouvernement sur la faisabilité du chronogramme publié en avril 2021.

Celui-ci concerne la tenue du scrutin référendaire le dimanche 31 octobre 2021 ; l’élection des Conseillers des collectivités : Conseillers communaux, Conseillers de cercle, Conseillers régionaux et Conseillers du District le dimanche 26 décembre 2021 ; l’élection couplée du Président de la République et des Députés à l’Assemblée nationale le dimanche 27 février 2022 ; les seconds tours, le cas échéant, respectivement le dimanche 13 mars 2022 et le dimanche 20 mars 2022.

De même, a-t-il expliqué, au vu du retard accumulé, entre autres, dans le processus de relecture des textes relatifs aux élections au Mali, l’établissement de listes électorales actualisées et l’enregistrement des électeurs, il semble peu probable de mener toutes les activités prévues dans ledit chronogramme électoral dans les délais impartis.

Dans son souci de contribuer à la tenue d’élections apaisées, crédibles, transparentes et inclusives, MODELE Mali, selon son porte-parole, attire l’attention sur les incohérences, dans le Plan d’Actions du Gouvernement (PAG), des attributions des acteurs institutionnels impliqués dans l’organisation et la gestion du processus électoral.

Il en est de même de l’Organe unique de gestion des élections dont la création et les attributions ne sont pas clairement définies.

A ce sujet, MODELE MALI rappelle que, suivant l’article 2 du Protocole additionnel de la CEDEAO : « Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques. »

Dans son intervention, le Dr Ibrahima SANGHO a insisté sur l’impérieuse nécessité de respecter les Normes et Conventions internationales comme le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966 ratifié par le Mali le 16 juillet 1974 ; la Déclaration de Bamako adoptée le 3 novembre 2000. Sans oublier le Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001 ratifié par le Mali le 30 avril 2003 et la Charte Africaine de la Démocratie, des Élections et de la Bonne Gouvernance (CADEG) de 2007 ratifiée par le Mali le 25 avril 2013.

Au vu de tous ces constats, MODELE MALI recommande aux autorités de la Transition qu’un chronogramme clair, précis et réaliste soit publié, pour définir la période des réformes et celle des élections nécessaires de fin de transition.

Aussi, elle souhaite que les rôles des acteurs institutionnels et de l’Organe unique de gestion des élections soient clairement définis et largement partagés.

Elle préconise aussi que la publication en ligne des résultats des scrutins par centre et bureau de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats, soit intégrée dans la Loi électorale.

«Elle permet, entre autres, d’éviter les conflits et le tripatouillage des résultats pendant la remontée et la centralisation des résultats ; contribuant ainsi à la transparence et à la crédibilité des élections», a conclu le Dr SANGHO.

Notons qu’une minute de silence a été observée à l’entame de la conférence de presse à la mémoire de notre consœur Aissata DIARRA, décédée la veille dans un accident de la circulation à Zambougou ( à une quarantaine de kilomètres de Ségou).

Par Abdoulaye OUATTARA

SourceInfo-Matin

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