Les dissensions n’en finissent pas dans la formation islamo-conservatrice depuis le coup de force du président Kaïs Saïed le 25 juillet. Loin d’afficher un front uni, le parti est en proie à des troubles en interne.
Avec notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise
« Il n’y aura pas un 25 juillet au sein d’Ennahdha » a assuré un cadre du parti mercredi soir en référence à un possible changement radical au sein du parti comme l’a été le coup de force de Kaïs Saïed dimanche 25 juillet. L’organe décisionnel, la Choura, s’est réuni pour la première fois depuis la décision présidentielle de suspendre les activités du Parlement et de limoger le chef du gouvernement.
Le parti qui avait dénoncé pratiquement à l’unanimité un « coup d’État » la semaine passée, semble moins uni après dix jours sans Parlement et sans gouvernement. Imed Hammami, ancien porte-parole du parti et qui a occupé différents portefeuilles ministériels, fait une première sortie à la télévision, déclarant que la « description des événements par Ennahdha n’était pas correcte » dès les premières heures qui ont suivi les décisions de Kaïs Saïed, selon ses mots. Il a insisté dans son interview sur le besoin de réformes dans le parti, dont le leadership, par Rached Ghannouchi, est souvent critiqué. Il est pourtant encore défendu par quelques apparatchiks du parti qui, face à la crise actuelle, ne veulent pas d’une vacance de pouvoir.
Quatre jours avant la réunion de la Choura, 130 jeunes d’Ennahdha ont également signé une lettre ouverte avec des députés pour appeler à la dissolution du bureau exécutif du parti.
RFI