Après nous avoir adressé un droit de réponse que nous avons publié le 1er juin 2021, Apollinaire Compaoré, le PDG de Télécel-Mali et président du patronat burkinabé, nous a assigné devant le tribunal de grande instance de la Commune VI, pour « diffamation ». Dans le verdict tombé le lundi 2 août, le tribunal déclare Mali Tribune non coupable.
A la fin de l’audience, et après avoir produit le rapport des Nations-unies, les correspondances des douanes maliennes s’inquiétant de ce trafic illicite, le tribunal a prononcé la relaxe pure et simple de Mali-Tribune, défendu par le cabinet Juripartner de l’ancien ministre Me Mamadou Gaoussou Diarra. Il a par ailleurs déclaré que Mali-Tribune n’était coupable d’aucune diffamation, comme le Conseil de M. Compaoré Me Mamadou Samaké alléguait dans son accusation.Le 30 mars 2021, dans sa parution n°207 du mardi 1er juin 2021, le bihebdomadaire Mali Tribune titrait : « Terrorisme au Sahel : Apollinaire Compaoré accusé de financer les terroristes ». L’enquête reprenait une étude publiée par les Nations-unies sur ce réseau de trafic au Sahel, dans la zone des trois frontières.
Suite à cette publication, le mardi 25 mai, aux environs de midi, en plein bouclage, Me Mamadou Samaké, avocat à la Cour, dépose à Mali Tribune un courrier en guise de droit de réponse pour son client Apollinaire Compaoré. Le droit de réponse a été programmé et publié dans la parution suivante, le vendredi 1er juin avec la note de la rédaction en dessous. Le jeudi 31 mai, à 15 heures 26 mn, un huissier de justice, sous les ordres de Me Samaké agissant pour son client, nous remet une citation directe à comparaître devant le tribunal correctionnel de la Commune VI du district de Bamako le 28 juin 2021.
Loin de nous l’idée de nous justifier, l’article qui nous vaut cette assignation est la reprise des informations données par l’Evénement, un journal du Burkina Faso et l’Organized Crime and Corruption Reporting Projet (un réseau international de journalistes et de centre d’investigation). Ces deux organes, sur la base d’enquêtes fondées sur différents éléments, ont mis le milliardaire Apollinaire Compaoré au centre de trafics illicites de cigarettes au nord du Mali, Burkina Faso et Niger (actuelle zone des 3 frontières). Un trafic jugé alimenter les réseaux terroristes.
Toutes nos sources ont été données dans l’article mis en cause, en l’occurrence les deux organes ci-dessus cités de même que les propres propos de M. Compaoré concernant cette affaire, lorsqu’il a organisé une conférence de presse pour se justifier. Il s’agit des reportages des 23 et 24 mai 2021 de nos confrères de TV5 monde à travers sa correspondante basée à Ouagadougou et du journaliste de Monde Afrique.
Depuis des années (2016), Apollinaire Compaoré le promoteur de Télécel-Mali a son nom associé au trafiquant de cigarettes de plusieurs marques (Marlboro, Philip Morris, Legend) dans la sous-région, vers des zones qualifiées de Djihadistes. Il a été confondu par des services de douane du Mali, du Burkina, Niger, Côte d’Ivoire, Lomé, etc., qui ont durci leurs législations pour le tenir à l’œil. En plus, il a été ciblé par des organisations internationales de lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé avec des procès à la clé.
Apollinaire Compaoré pense avoir un monopole sur la justice. Il est abonné à des procès fantaisistes dans son propre pays, le Burkina, en France et ailleurs. Il est prêt à tout en matière d’affaires, même la trahison. Cessé Komé, de Radisson Blu Collection ne dira pas le contraire. Ce dernier l’avait introduit dans notre pays pour qu’ensemble, ils lèvent la 3e licence de téléphonie mobile. A la suite de coups bas dont il a le secret, il est parvenu à éjecter son ami et partenaire en affaires pour rester seul maître à bord.
D’autres informations plus croustillantes sur ce commerce suspect de cigarette dans le frigo seront bientôt à la disposition des lecteurs de Mali Tribune.
Abdrahamane Dicko
Source: Mali Tribune