Le Coordinateur national du mouvement ‘’Nouveau Type de Malien’’, non moins ancien militant de l’Union pour la République et la démocratie (URD), vient de déposer ses valises à l’ADP-Maliba, sous le leadership du président d’honneur de ce parti, Aliou Boubacar Diallo.
A en croire Seydina O. Maïga, son choix pour l’ADP-Maliba a été motivé après des échanges fructueux avec Aliou Boubacar Diallo. Il affirme avoir été convaincu par l’homme, notamment sa vision pour le Mali.
«À un moment donné, la politique commençait à me dégoûter. Je m’étais écarté pour me concentrer sur les activités du Nouveau Type de Malien. J’avais pris goût à mes activités que je trouvais nobles. J’ai alors démissionné de l’URD, où je militais depuis 2003. Je préfère taire les raisons. Entre temps, j’ai beaucoup échangé avec ABD. Dans la politique je ne cherche que trois choses: le respect, la mise en valeur de soi et de tout ce qu’on te donne comme responsabilité, et vous donner les moyens de faire face aux responsabilités qu’on vous a confiées. J’ai eu ces garanties-là avec le président d’honneur (ndlr : de l’ADP-Maliba)», a-t-il expliqué.
Pour un départ, se donner le temps d’écouter l’autre malgré son emploi du temps chargé est déjà largement suffisant pour le jeune influent Seydina Oumar Maïga. Il estime que le Mali souffre d’un problème économique. Il faut une sortie de crise économique pour ce pays et pour cela, ce n’est possible qu’avec l’homme. Il est persuadé qu’il faut l’approcher pour le savoir.
Pour ceux qui sont dans le doute par rapport à Aliou Boubacar Diallo, il les invite à venir vers lui. À ses dires, les propos de dénigrement à l’encontre de M. Diallo ne sont en réalité que des affabulations.
«Je ne le connaissais pas mais en échangeant avec lui, j’ai compris quel type d’homme il est. Aliou fait partie des hommes qui, s’ils venaient à accéder à la magistrature suprême, ils n’auront pas besoin de l’argent de l’Etat. C’est un opérateur économique fait. Il l’a exercé pendant plus d’une trentaine d’années. Il n’est de ces hommes politiques qui ont la langue mielleuse, mais celui qui a la carrure, la vision et la compétence nécessaires. Il a un carnet d’adresse qu’il faut pour aider ce pays à se relever. Surtout sur le plan économique. Et le Mali est confronté à un problème économique. L’homme l’a toujours prouvé à travers ses multiples actions qu’il a posées et qu’il continu d’ailleurs à le faire. Il n’a jamais eu à gérer ni à avoir une mainmise sur la gestion de la chose publique. Il a toujours déboursé pour aider ses concitoyens à travers le nombre incalculable de forages qu’il a donnés aux populations. Tenez-vous bien, à l’approche de la fête de Tabaski, il a donné 2000 têtes de moutons aux Maliens, sans tambours ni trompette», a-t-il laissé entendre.
L’homme à la double casquette
En effet, le coordinateur national du mouvement ‘’Nouveau Type de Malien’’ a une double casquette, mais il sait faire la part des choses.
«Avant d’être à l’ADP-Maliba, j’étais à l’URD. Notre association existait. En aucun moment donné je n’ai mélangé les deux activités politique et associative. Il faut savoir faire la part des choses. J’ai ma casquette politique quand il s’agit des activités politiques et ma casquette associative quand il s’agit d’exécuter nos projets conformément au planning qu’on s’est dressé pour le NTM. Il y a beaucoup de coloration politique dans le NTM. C’est composé des hommes et femmes de divers horizons politiques », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, il a précisé que son association n’a jamais bénéficié de soutien d’un camp politique et qu’elle ne sera à la solde d’aucun politicien. «Toutes les activités qu’on a eu à mener, ce sont les membres et quelques cadres qui ont eu à cotiser pour leurs concrétisations. À la veille de la fête, nous avons initié un programme avec notre partenaire macrowaste ‘’opération séliba’’ pour aider les populations, en mettant à leur disposition des caissons pour conserver et acheminer les excréments des moutons de fêtes, afin que ses odeurs ne puissent pas polluer l’atmosphère. Le Nouveau Type de Malien n’est pas politique, mais si les hommes politiques veulent aider l’association, cela ne pose aucun problème», a-t-il ajouté.
Au NTM, ils accompagnent les citoyens en terme d’entrepreneuriat afin qu’ils puissent se développer. Ce, en faisant la promotion du développement local, valoriser le potentiel local, le savoir-faire local. En les amenant à changer de comportement et de mentalité à travers des campagnes de sensibilisation et des actions de développement. Et il s’est réjoui du fait qu’ils sont en train de s’acheminer vers les objectifs qu’ils devaient atteindre. Grâce à l’association, dit-il, ils ont pu ouvrir un centre de formation et de transformation agro-alimentaire à Mopti, piloté par Moussa Diallo, le coordinateur régional du NTM Mopti. Il s’agit pour eux de promouvoir le développement local en donnant du travail aux jeunes et aux femmes dans les communautés surtout touchées par les crises. Combler le vide laissé par l’Etat afin d’éviter que les jeunes ne soient pas tentés par le banditisme et l’extrémisme violant.
Ce qu’il pense du PAG
Il estime que c’est le Plan d’action gouvernemental est ambitieux. «Si réellement ils arrivent à l’appliquer comme ils le disent, je me demande si l’on aura besoin d’aller aux élections et choisir quelqu’un. Il vaut mieux les laisser continuer pour un mandat de 5 ans », a-t-il dit d’un ton ironique.
Selon Maïga, les 4 axes résument déjà l’ensemble des problèmes auxquels les Maliens sont confrontés au quotidien, surtout le problème sécuritaire. Et pour lui, rien n’est possible sans la sécurité.
Sur le plan des réformes politiques et institutionnelles, il dira que les crises qui ont amené le pays à ce niveau sont des crises post-électorales dues à un manque de transparence et de crédibilité. Ce qu’il faut pour lui, c’est d’abord de tout mettre en œuvre pour qu’on aille désormais à des élections crédibles et transparentes, même s’il reconnaît qu’il n’existe pas d’élection parfaite. «C’est tout ce que les citoyens attendent, qu’on ne vole plus leurs voix», a-t-il indiqué.
Le quatrième axe, concernant le pacte social, ne devait pas être, selon lui, la priorité de la transition. Pour Seydina Oumar Maïga, ce n’est pas au gouvernement de la transition d’imposer le programme au nouveau président qui sera démocratiquement élu. Vu que chaque candidat a déjà son programme, sa vision pour le pays et c’est sur cette base d’ailleurs qu’on accède à Koulouba. Donc, le nouveau président voudra mettre en œuvre son programme de développement. Tout de même, il pense qu’il faut laisser cette transition travailler.
Et d’ajouter: «L’organe unique de gestion des élections est une bonne chose. Il faut les aider à le mettre en place pour que les prochaines élections ne soient pas à l’image des précédentes. Il faut les écouter pour savoir comment ils comptent s’y prendre ? Quel mécanisme ils vont mettre en place ? Qui va piloter ? Si on ne veut pas suivre avec eux, laissons-les au moins nous proposer quelque chose pour qu’on sache si c’est convenable ou pas. Je suis pour sa mise en place. Qu’il soit un organe indépendant composé d’hommes et de femmes qui ont la probité morale. Ce pays regorge ces hommes malgré la situation. Il faut les dénicher et leur donner les moyens qu’il faut».
Dans la même dynamique, en bon leader, M. Maïga demande à chacun de se donner la main pour le Mali. «Nous sommes certes des adversaires politiques, mais pas des ennemis. Chacun à ses visions politiques. Que nous nous acceptions dans la diversité. Nous sommes tous des Maliens et il existe des liens de parenté entre nous tous. Que nous soyons parents proches ou lointains, nous nous retrouvons quelque part, soit par le lien du mariage ou par cousinage à plaisanterie. D’ailleurs, c’est le seul fil qui maintient ce pays malgré les crises multidimensionnelles».
Pour lui, les injures ne ressemblent pas aux Maliens. Et que chacun à son niveau doit faire en sorte que la politique, cette façon d’exprimer sa vision de faire et gérer les choses, ne soit pas source de division. Que l’on sorte des discours et querelles partisanes. Que chacun soit un homme d’action. C’est à cela que les autorités de la transition doivent travailler pour réconcilier les Maliens. «Quand le chef est un bon exemple, forcément les autres vont suivre. Soyons des exemples! », a-t-il conseillé.
Moussa Sékou Diaby
Tjikan