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PRVM-FASOKO : La justice maintient Mamadou Oumar Sidibé aux commandes

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Le feuilleton du conflit au sommet du PRVM-Fasoko vient de connaître son premier épilogue avec un verdict du Tribunal de la grande instance de la Commune VI. Mercredi dernier, ce tribunal a maintenu Mamadou Oumar Sidibé à la tête du Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM-Fasoko). Une première victoire pour le clan Sidibé qui veut désormais tourner la page et mieux préparer le parti en vue des prochaines échéances électorales. 

La semaine dernière a été mouvementée au PRVM-Fasoko. Suite au verdict du Tribunal de grande instance de la Commune VI de Bamako, Mamadou Oumar Sidibé est reconnu unique président du parti. Il n’y a donc plus de bicéphalisme dans ce parti qui, depuis une année, est trimballé çà et là à cause d’une crise de leadership entre Mamadou Oumar Sidibé et Samba Coulibaly.

En effet, M. Sidibé s’est fait élire président au terme d’un congrès extraordinaire tenu le 26 décembre 2020. Trois mois plus tard, Samba Coulibaly, contestant la légitimité de ce congrès qu’il a qualifié de violation des textes du parti, a également convoqué un autre le 27 février 2021,  qui  l’avait  mis à la tête du parti. De quoi créer du coup deux tendances politiques qui se prévalaient toutes légitimités auprès des autorités maliennes.

Le mercredi 4 août dernier,  un verdict du  Tribunal de grande instance de la Commune VI a tranché en rejetant la plainte introduite par  Mamadou Oumar Sidibé contre Samba Coulibaly et  son camp. Le même verdict a également décidé du rejet des sanctions disciplinaires que le camp Mamadou Oumar Sidibé avait infligées à leurs détracteurs évoquant un non-respect des textes du parti. Le tribunal a également annulé les congrès tenus respectivement le 26 décembre 2020 et le 27 février 2021. Il a reconnu la légitimité  du bureau  issu du congrès du 2 avril 2016, présidé par Mamadou Oumar Sidibé. Ce qui condamne les parties belligérantes à revenir à la case de départ en abandonnant les différends pour travailler ensemble jusqu’au prochain congrès sous peine de se voir infliger des amendes.

Une décision « diversement appréciée »

L’avenir est-elle radieuse pour le parti du chameau blanc ? « Non », répondent certains militants proches de M. Sidibé. Selon eux, il faut s’attendre à d’autres stratégies du clan Samba Coulibaly pour reprendre les rênes du PRVM.

« Il fallait dire le droit sans rentrer dans la politique et la polémique. Mais un pyromane ne peut jamais être un bon pompier. C’est comme si on mettait un assassin dans le camp des sauveteurs », affirment-ils. Ce sont-là des réactions d’un militant du PRVM, très amère au lendemain du verdict qui va jusqu’à qualifier « les acteurs de cette crise de terroristes contre la démocratie malienne ». Selon son interprétation, l’équipe de Mamadou Oumar Sidibé a été victime d’un attentat politique au ramier religieux dont les auteurs ont été démasqués.

L’autre camp, celui de Samba Coulibaly, reste hébété et très déchiré par le verdict du tribunal. Un élément influent d’Ançardine trouve que cette lutte pour s’accaparer de Fasoko n’est pas terminée. « On avait tout préparé avec notre coopération pour gagner et récupérer notre parti des prédateurs, mais on se demande d’où viennent ces juges. Ils vont nous entendre autrement les jours à venir », explique-t-il.

Faut-il s’attendre à un appel ? Commande en main, le « vrai » président est désormais appelé à la table en rassembleur d’un monde qui s’est blessé physiquement, moralement, socialement sans parler des grosses ardoises.

« Comment donc se regarder en face au siège du PRVM-Fasoko qui malgré la crise a tourné, implanté, investi avec des ralliements de qualité ? Ces hommes et femmes venus d’horizons divers se sont vite appropriés le triptyque Dambé Danaya Ladriya », s’interroge un militant du parti.

Il ajoute : « cette bagarre orchestrée dans notre parti a déjà fait des victimes. Si certains pourront rebondir, d’autres comme Samba Coulibaly, Abdoulaye Keita, Amadou Coulibaly, Ousmane Sangaré, etc., vont difficilement se démarquer de l’immatriculation de mauvais putschistes greffées en eux pour la vie ». Par contre, notre interlocuteur indique que le rescapé du Pusch ou destitution manqué, Mamadou Oumar Sidibé et son équipe sont observés à la loupe à plusieurs niveaux. Il s’agit notamment de la situation des auteurs connus de la crise, les mains invisibles, les politiques spectateurs qui voulaient profiter de la crise, les Ançars complices, etc.

« Mamadou Oumar Sidibé a les cartes en main et les bons choix feront de lui un responsable dont le leadership fera jurisprudence dans la gestion des crises de croissance des structures politiques au Mali », dit-il.

Mamadou O. Sidibé, un leader fair-play ?

Joint par nos soins, M. Sidibé reste convaincu que la famille du parti du chameau est condamnée à aller ensemble. Pour l’atteinte de cet objectif, il propose aux militants et sympathisants de son parti, un exercice à plusieurs vitesses. « Il s’agit de grandir en acceptant les autres quelles que soient la peau, la race ou la religion. Grandir en acceptant que nous ne sommes que des humains avec nos forces et faiblesses, grandir en acceptant de nous tromper, de nous pardonner et aussi de reconnaître nos erreurs », précise-t-il.

C’est pourquoi, il « invite, toute la famille à l’union sacrée et en considérant que ce qui est arrivé n’est qu’une crise de croissance ».

« En républicain, j’invite tous nos militants à laisser la justice faire son travail tout en évitant de commenter une décision de justice. Le plus important, c’est le PRVM et le Mali, un et indivisible avec des objectifs de développement à atteindre », précise M. Sidibé.

La médiation de dernière minute de Haïdara 

Selon nos informations, le leader religieux des Ançars, Chérif Ousmane Madane Haïdara a déjà entamé un processus de réconciliation. Il nous revient qu’il veut désormais ramener les deux clans à travailler dans l’union. Cette médiation n’arrive-t-elle pas en retard ? « Non », répond un partisan de Mamadou O. Sidibé. Selon lui, malgré l’échec de Samba Coulibaly sur le plan juridique à s’octroyer le PRVM, la décision du Chérif de Banconi de rassembler les camps est une bonne initiative. « Nous savons tous qu’il devrait agir tôt, mais il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Je l’ignore. Je sais que s’il était vite intervenu en interdisant au moins ses partisans à soutenir cette initiative de Samba Coulibaly, nous ne serons pas là aujourd’hui. Mais il faut avancer comme l’a toujours soutenu M. Sidibé », explique notre interlocuteur.

En attendant  la fin de ce feuilleton, nos confrères de Maliweb.net révèlent que Samba Coulibaly et son camp sont,  en plus de  leur présence au PRVM,  membres  d’un parti politique dénommé Nouvel Espoir du Mali (Nema), selon une source crédible. Et ce parti serait en train de se préparer pour briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle de 2022.

Abdoul Karim Konaté        

Mali Tribune

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