Le propre de la majorité des hommes politiques malien est le nomadisme. En général, il est lié à un quelconque intérêt. Ceux-là lorgnent toujours du côté d’autres formations politiques où ils envisagent aller sécher le linge au soleil, l’ancienne famille, le RPM ayant perdu le pouvoir. « Le Cactus malien » a énuméré une dizaine d’entre eux, tous du RPM
Quand la disgrâce s’installe au sein d’un parti politique, au lieu de chercher la solution ensemble, beaucoup d’hommes politiques font leurs valises pour disparaître. Parmi ceux-ci qui ont du mal à rester cohérents figurent certains anciens cadres du Rassemblement pour le Mali (RPM).
A la chute de la gouvernance d’Ibrahim Boubacar Kéita, ils ont quitté le navire pour guetter d’autres pâturages sur l’échiquier politique malien. A ces politiciens, le RPM aura tout donné jusqu’à sa dernière chemise. En peloton de tête, Sambi Touré. Il était considéré comme un fidèle parmi les fidèles d’Ibrahim Boubacar Kéita depuis les périodes de vaches maigres.
Malgré les difficultés que son adhésion occasionnait sur son journal « Infos Matin », il n’a pas hésité à le faire. Pour services rendus, il a dirigé la cellule de communication de la présidence de la République. C’était en 2013 et il était le mieux placé. Malgré son départ du parti, il continue à occuper son poste au Centre d’informations du gouvernement du Mali (Cigma).
« La fête terminée, adieu le Saint », dit l’adage. Mamadou Tangara change de parti comme de chemise. Cela, en fonction de la direction du vent. Il a oublié ses déboires qui ont commencé avec son emprisonnement en 2004 à Bamako durant le régime d’Amadou Toumani Touré. C’est par le régime d’IBK qu’il sera libéré en 2015. Le banquet étant fini, comme le disait IBK lui-même, Tangara a fait défection au parti RPM avec de nombreuses sous-sections à Sikasso.
Moulaye Ahmed Boubacar. Entre 2013 et 2019, il a occupé le poste de chef de cabinet auprès d’Abdrahamane Sylla au département des Maliens de l’extérieur. Il occupera successivement les postes de directeur général de l’Autorité routière malienne, de ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements, ministre des Transports et du Désenclavement et ministre de l’Agriculture. Il n’a plus tardé à fausser compagnie avec le parti qui lui aura tout donné. En véritable accroc des mondanités, il rend service aujourd’hui à Seydou Mamadou Coulibaly comme directeur de campagne.
Quant à Mamadou Lamine Wagué de Banamba, il a trouvé son salut au RPM. Il voulait mieux fortifier ses actions. Lorsqu’il a compris qu’avec la chute d’IBK, le RPM ne pourra plus lui rendre le service escompté, il est parti vers d’autres prairies.
Au poste de directeur national de l’Hydraulique pendant 7 ans, de 2001 à 2008, Malick Alhousseiny fera surface dans la haute sphère de l’administration malienne avec l’arrivée d’IBK au pouvoir en 2013. Son atterrissage au RPM était la moindre des choses. Il lui a été confié le ministère délégué à la Décentralisation. Il profitera aussi du département de l’Energie et de l’Eau avant son débarquement du gouvernement. Avec la perte du pouvoir par le RPM, il n’a eu froid aux yeux pour démissionner. Il a abandonné le breuvage qui a servi à assouvir sa soif.
Le cas de Boubou Cissé est une université où on peut beaucoup apprendre. De ministre de l’Economie et des Finances à la Primature, Ibrahim Boubacar Kéita a gardé l’a gardé contre vents et marrées. Aujourd’hui, il laisse tomber ceux qui l’ont soutenu à leurs risques et périls. Sa présence précipitée au parti de la poignée de mains, l’URD témoigne de sa soif démesurée du pouvoir. Il se fait déjà présidentiable en adhérant au principal parti de l’opposition.
« La souris a beau devenir moine, elle n’oublie jamais ses habitudes de mangeur d’arachides », dit le proverbe. Une sagesse qui sied bien à un nombre important d’hommes politiques maliens. Hélas !
Bazoumana KANE
Source: L’Alerte