Le président de l’Asma, non moins ancien Premier ministre d’IBK, ne figure pas au nombre des nombreux concitoyens ayant fait le pied de grue devant leur poste de télévision à l’annonce d’une adresse du président de la Transition, Assimi Goïta. Interrogé par nos soins sur le plateau de Renouveau TV, l’invité de Grand Jury a laissé entendre qu’il n’a pas suivi l’adresse que le chef de l’Etat a consacrée à l’anniversaire du renversement du régime d’IBK par la junte qu’il dirige connu avec sous la dénomination de CNSP. Soumeylou Boubèye Maïga a confié avoir coïncidé seulement avec la fin du propos de Assimi Goïta et ses allusions à une nouvelle approche plus inclusive dans la gestion de la Transition. Il s’agit certes d’une dimension alléchante du speech présidentiel, mais il paraît tout de même curieux qu’un événement aussi important puisse échapper au laboratoire des actions et démarches régaliennes qu’est SBM. Doit-on en déduire que l’invité de Grand Jury s’est juste dérobé ou retenu d’apprécier un discours présidentiel manifestement pauvre en substance. En plus de son gênant contenu quant à l’insistance sur la refondation qui accentue l’incertitude sur la durée de la Transition.
Le PAG et les implications intenables du collectif budgétaire
Il est de notoriété publique que le Plan d’Action Gouvernemental tient d’une gageure. Et pour cause, l’équipe de Choguel s’en est pris par des prétentions à rendre manifestement intenables l’accomplissement des missions et tâches envisagées dans le temps imparti à la Transition, avec en toile de fond une hypothétique refondation de l’Etat avec la panoplie des réformes y inhérentes. Les incidences macroéconomiques de cette option n’ont pas tardé à se faire jour après quelques semaines de black-out. Elles se sont notamment révélées au public à travers un projet de loi de finances rectificative déjà introduite dans la procédure parlementaire et qui sera bientôt examiné par l’organe législatif de transition. Il comporte sans doute des suggestions quant aux sources de financement du gigantesque projet gouvernemental agréé par les mêmes membres du CNT – mais avec la fermeture des robinets par nombre de partenaires techniques et financiers, il est loisible de comprendre, sans verser dans les arts divinatoires, que les espoirs reposent essentiellement sur des services de recettes endogènes déjà sous forte pression avec l’énormité des objectifs initiaux à atteindre. Qu’il s’agisse de la direction des impôts, de la direction des domaines ou de la douane, le bouleversement spectaculaire des caps implique un bouleversement subséquent des indicateurs de performance qui va soumettre les services à des missions sysiphiennes.
La Rédaction
Source: Le Témoin