Accueil ECONOMIE 1968 -2021: 53 ans de dilapidation : Comment la corruption a effondré...

1968 -2021: 53 ans de dilapidation : Comment la corruption a effondré le Mali

232
0
PARTAGER

Quand il y a eu le coup d’État du 19 novembre 1968 du Comité militaire de libération nationale (CMLN), il y avait 300 millions de francs maliens dans le coffre du Trésor public. Les militaires putschistes ont partagé les fonds comme leur butin. Après le 26 mars 1991, pour mieux narguer le peuple, Alpha Oumar Konaré premier président démocratiquement élu, a donné un nouveau nom au mal: la délinquance financière. Comme un virus, la délinquance financière a attaqué toute l’administration publique et les Forces armées malgré l’existence des médecins qui sont le Pôle Économique et financier, le Vérificateur général, le Contrôle général d’État, la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (CASCA).

La crise profonde que le Mali traverse a pour source la mauvaise gouvernance. La corruption est à la fois cause et effet de la mauvaise gouvernance. Les Nations unies estiment que «la corruption demeure le défi le plus redoutable pour l’élimination de la pauvreté, la création d’un environnement prévisible et favorable à l’investissement». La démocratie, c’est le règne de la bonne gouvernance. Lorsqu’on dresse le bilan de vingt-cinq (25) ans de démocratie en Afrique, on se rend compte que ses précurseurs ont installé des chefs d’État «voyous et kleptocrates» dans nos pays.

Connaissez-vous la «kleptocratie»? C’est le régime basé sur le vol, une espèce de «République  des voleurs et des escrocs» comme l’a si bien dit notre confrère «La Roue» (Paix à son âme). Depuis le 20 novembre 1968, notre pays a basculé dans la «kleptocratie» et resté  depuis. Quand il y a eu le coup d’État du 19 novembre 1968 du Comité militaire de libération nationale (CMLN), il y avait 300 millions de francs malien dans le coffre du Trésor public.

Les militaires putschistes ont partagé les fonds comme leur butin. Après le 26 mars 1991, pour mieux narguer le peuple, Alpha Oumar Konaré premier président démocratiquement élu, a donné un nouveau nom au mal: la délinquance financière. Comme un virus, la délinquance financière a attaqué toute l’administration publique et les Forces armées malgré l’existence des médecins qui sont le Pôle Économique et financier, le Vérificateur général, le Contrôle général d’État, la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (CASCA).

L’ONG Transparency International publie depuis dix (10) ans un «baromètre global  de la corruption en Afrique» qui reflète les vues de quelques 47 000 personnes dans trente-cinq (35) pays du continent.

Selon l’édition 2019, «plus de la moitié des Africains interrogés déclarent que la corruption s’est aggravée», que leur gouvernement ne fait pas assez pour l’enrayer et que les policiers sont, les plus corrompus (47% des personnes sondées estiment que la plupart d’entre eux, sinon tous, sont vénaux), devant les fonctionnaires (39%), les parlementaires (36%), les hommes d’affaires (36%), l’entourage du président (34%) et les juges (34%). À l’échelle mondiale et sur huit (08) ans de 2012 à 2019, douze (12) pays africains se trouvent parmi les vingt (20) lanternes rouges dans le classement des pays perçus comme les moins corrompus.

Les structures anti-corruption: le Mali est l’un des rares pays africains à créer des structures de contrôle qui ne sont pas indépendantes et opérationnelles comme la loi le stipule. Il ya les Inspections de contrôle du ministère de l’Économie et des Finances, le Contrôle financier, le Contrôle général d’État, le Pôle économique et financier, la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (ASCA), le Vérificateur général. Cependant, la véritable plaie qui freine le fonctionnement de ces structures est la pression des plus hautes autorités, la résistance administrative et bureautique.

Les instruments juridiques anti-corruption: l’État malien a institué un Pôle économique et financier, en 2002, au nombre de trois: Kayes, Bamako, Mopti. Ces trois (03) Pôles statuent sur les rapports du Contrôle général d’État, de l’Inspection des Finances, de la CASCA. Le Pôle économique est composé de policiers, de gendarmes et de magistrats.

Le système de gouvernance: le système a pour socle de gouvernance la corruption. Les nominations sont faites sur fond de népotisme. Le clientélisme politico-ethnique est une politique bien ancrée dans la promotion des cadres. Autrefois, les nominations étaient faites sur la base de compétences et du mérite. Maintenant, c’est en fonction des relations avec les plus hautes autorités. Ainsi, les rapports de contrôles  sont classés top secrets ou documents confidentiels. Les fautes de détournements de fonds ne sont jamais sanctionnées.

Rapport entre Cadres et l’État: l’argent de l’État et l’argent du dirigeant et cadre sont largement confondus et la plupart de nos présidents ont le comportement de nos grands commerçants qui empochent l’argent de leur business sans tenir aucune comptabilité, et le dépensent sans prendre de reçu. Deux (02) raisons poussent les cadres a volé l’argent public:

– la précarité des régimes poussent les dirigeants à accumuler le plus vite possible, et par tous les moyens, une fortune qu’ils s’empressent de mettre en sureté à l’extérieur.

– l’absence de tout sentiment patriotique fait que nos dirigeants ferment les yeux, se bouchent les oreilles et le nez devant la misère de leurs concitoyens. Après soixante (60) ans d’indépendance, on doit porter un regard critique sur l’un des acteurs de cette souveraineté: les cadres, leur rôle joué dans l’histoire du Mali et la nature de ses rapports avec le pouvoir. L’État est devenu une «Affaire» (un business dans leur main).

L’administration une association de malfaiteurs. Leur seule finalité, c’est de se remplir les poches. On passe de la corruption quotidienne au détournement à grande échelle. Plus on s’enrichit, mieux cela vaut, car on est plus en mesure d’acheter le silence des autres en les compromettant. Et le gouvernement finit par devenir un système où on se tient les uns les autres.

Les noms donnés à la lutte contre la corruption: sous Modibo Keïta, on l’appela «Opération taxi». Sous le régime de Moussa Traoré, «la moralisation de la vie publique ou enrichissement illicite». Sous Alpha Oumar Konaré, «la délinquance financière». Alpha Oumar Konaré a mis en prison une dizaine de Président directeur général (PDG) dont la plupart avait reçu des décorations honorifiques (Ciwara). Les gros détournements de fonds ont commencé sous Moussa Traoré pour connaître leur épilogue sous les régimes des démocrates sincères et convaincus de piller le Mali. Ce qui fut fait pendant ces vingt-huit (28) dernières années et qui continue son chemin, en 2021.Tenez-vous bien.

Ce qu’on a reproché à Moussa Traoré et à ses ministres

RFI annonce en juin 1991 que la somme détournée par les «dignitaires» de l’ancien régime (UDPM) s’élèverait à deux (02) milliards de dollars. Dans L’Essor du 19 avril, quelques chiffres ont été avancés:

L’ancien gouverneur du district de Bamako aurait placé 40 millions de francs CFA à Dakar: une broutille comme aurait pu dire Mathieu Kérékou, mais il était vrai que l’ancien gouverneur venait d’arriver au «pouvoir».

L’ancien ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, reconnaît avoir détourné 165 millions en provenance de l’Organistion mondiale de la Santé (OMS). Hormis cette structure, il y avait plusieurs autres projets comme le projet KBK sur lesquels il a dû pomper.

Un général, ancien maire de Bamako, aurait reconnu deux (02) millions de dollars (l’équivalent de 500 millions de francs CFA) rien que sur le projet construction du marché surélevé de Bamako (style Ouaga pour les connaisseurs). Ces révélations du quotidien L’Essor ne représentent qu’une partie de l’argent volé. Le Point du 8 avril 1991 (N°968): «Les pays en voie de développement ont placé 250 milliards de dollars à l’Ouest, entre 1975 et 1985, dont 150 milliards pour les grosses tirelires de leurs dirigeants.

Un autre ancien ministre, docteur vétérinaire, aurait sur sa conscience selon L’Essor, trois (03) milliards de francs CFA plus d’autres broutilles dépensées à l’aménagement de certaines villas. Ajoutées les villas de la sécheresse au quartier «millionquin»».

L’or du Mali brillait pour le général Moussa Traoré et sa famille

Le Premier ministre de la transition de 1992, Dr Soumana Sako, met en place une commission rogatoire pour retrouver les fonds de l’or volé en Suisse. Le dictateur Moussa Traoré au pouvoir au Mali, de 1968 à 1991 préférait les caisses métalliques pour expédier son or à l’étranger, comme l’ont constaté des douaniers maliens trop scrupuleux. Au moins 169 chargements ont été expédiés de cette manière, entre février 1985 et août 1987, à bord de la compagnie belge Sabena vers la Suisse, via Bruxelles. Le précieux métal devait être fondu à Genève et dans l’usine d’affinage Metalor à Neuchâtel.

«Les expéditeurs étaient selon les lettres de transport aérien dix-neuf (19) braves commerçants de Bamako (Mali). Fin juillet 1990, 267 kilos d’or sont encore exportés. Comment un des pays les plus pauvres du monde est-il capable d’expédier en Suisse de telles quantités d’or ? Après le renversement de Moussa Traoré en mars 1991, le nouveau gouvernement malien émet une commission rogatoire internationale et cherche en Suisse une grosse partie des deux (02) milliards de dollars-l’équivalent de la dette extérieure du pays que le clan du dictateur aurait sortis du pays.

Volé au Mali, l’or de Traoré serait arrivé en Suisse de façon légale, affirmaient les autorités helvétiques. Mais où était passé l’argent ? Placé sur des comptes en banque suisses de la famille Traoré ? Au moment de l’enquête officielle, un des fils de l’ancien dictateur avait déjà vidé les comptes. Six (06) ans plus tard, au terme d’une longue procédure, l’Office fédéral de police de la Confédération helvétique annonçait une grande première: la restitution à un État africain de fonds détournés. La restitution de 3,9 millions de francs suisses (un peu plus de 2,5 millions d’euros).

Alpha Oumar Konaré et son régime ADEMA (1992 -2002): le système de gouvernance ADEMA continue

La troisième République est une succession de scandales financiers. Beaucoup de pays africains dits de régimes démocratiques n’ont pas encore une tradition étatique. La référence identitaire n’est pas la Nation mais le clan. Le clientélisme politico-ethnique facilité par le fanatisme et la corruption font que l’intérêt national de la nation et l’avenir du pays ne préoccupent personne. Chaque homme politique tend absolument à se servir et à servir les siens. Cela est perceptible à travers le parti au pouvoir dans leur mode de vie. Au moment où le président Alpha Oumar Konaré parle de lutte contre la corruption, un expert de la Banque mondiale sort un rapport intitulé «Les lignes de travail dans la lutte contre la corruption au Mali», épingle 21 milliardaires dont seize (16) fonctionnaires et cinq (05) opérateurs économiques. Ces faits se sont déroulés, en 1999 (du 14 mars au 5 avril 1999 mission de la Banque mondiale). À quelques encablures de la fin de son premier quinquennat et embarrassé par le sort du prisonnier politique encombrant (Moussa Traoré), Alpha voulant se faire passer pour le professeur de la démocratie en Afrique, achète une villa à 300 millions pour la revendre à l’État à 600 millions pour loger Moussa Traoré. Quelques années plus tard, un Président directeur général (PDG) de l’Agence de Cession immobilière (ACI) soustrait dix (10) milliards de F CFA dans les caisses de l’agence et fuit.

Un ministre des Mines et de l’Énergie du gouvernement IBK (1994) cède un site minier à deux milliards de F CFA et empoche l’argent. Le ministre voleur est épinglé par une mission de l’Inspection des Finances. Informé, le Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta  rétorque aux Inspecteurs: «laissez mon petit en paix». Et depuis ce jour, ce fut un pillage éhonté des  ressources par les dirigeants du pays.

Le Programme de reforme des entreprises publiques (PASEP) jette les bases de privatisations. Il a couvert 35 entreprises, une Loi  N°41 du 22 février 1994 fixant les principes fondamentaux de la privatisation des entreprises du secteur public a été votée. Puis l’Ordonnance  N°00-67 du 29 février 2000 créa la Direction générale de l’administration des biens de l’État (DGAB). En 2001, le décret N°026 du 02 janvier fixe les modalités de liquidation des EPIC et sociétés d’État.

En 1999: vols de lignes téléphoniques de la Société malienne des Télécommunication (SOTELMA) par une bande de Libanais. Le manque à gagner s’élevait à 19 milliards de F CFA. Sans procès, la bande a bénéficié d’une liberté provisoire. La Banque de l’Habitat du Mali (BHM) connaissait un déficit sans précédent d’environ 23 milliards de F CFA à cause de certains débiteurs bénéficiant de la protection du pouvoir  Amadou Toumani Touré (ATT) et d’autres projets populistes entrepris par Alpha Oumar Konaré (logements sociaux).

Le premier rapport du Vérificateur Général: la corruption est un grave obstacle au développement et compromet le bon fonctionnement de l’État. Le premier rapport du Vérificateur général (2004-2005) est édifiant. Pour des raisons d’application abusive et irrégulière de la procédure d’exonération et l’absence de suivi du principe de déductions ayant entraîné un gonflement du niveau de celle-ci. Ensuite, la faiblesse de coordination entre les différentes structures impliquées dans la collecte et le reversement de la TVA (DNCC, DGI, DGD, DNTCP). Dans les quatre (04) structures vérifiées (Malitel, SOTELMA, Ikatel-SA, Mairie du district de Bamako), la mission a relevé des manques à gagner par l’État se chiffrant à 15 milliards de FCFA.

Second rapport du Vérificateur général 2006: un ministre des Mines et de l’Énergie dilapide, en un jour 11 millions de FCFA en thé et sucre (cet ancien ministre délinquant financier est conseiller spécial du président de la transition du CNSP). Quelle injure !

L’Organisation pour la démocratie et la gouvernance en Afrique de l’Ouest (ODGAO) a organisé un séminaire au Mali sur les stratégies de lutte contre la corruption. Elle a fait vingt (20) recommandations, le 23 novembre 2005:

  1. le renforcement de la volonté politique dans le cadre de la lutte contre la corruption,
  2. la promotion de la transparence au niveau des structures de gestion, d’administration, de contrôle et de saisines des juridictions,
  3. l’intensification de l’éducation civique à tous les niveaux
  4. l’implantation de la société civile au processus électoral depuis les élections à la base,
  5. la réduction des nominations à caractère politique,
  6. la poursuite de la réalisation des logements sociaux et la facilitation de l’accès des plus démunis aux dits logements,
  7. la mise en place d’une sécurité sociale au profit des fonctionnaires,
  8. la protection et la promotion des agents méritants de contrôle et d’inspection, chargés de lutter contre la corruption,
  9. le suivi et le contrôle de la tenue de la comptabilité matière,
  10. l’harmonisation des procédures de contrôle,
  11. l’interdiction formelle du nomadisme postélectoral qui consiste à un détournement du mandat du citoyen,
  12. la proposition de base juridique pour les dépenses électorales
  13. l’audit annuel de la gestion des Fonds PPTE (Pays pauvres très endettés),
  14. le renforcement de la collaboration entre la justice et les autres structures de contrôle,
  15. la formation, l’équipement et la motivation d’un corps de magistrats et de police judiciaire en matière de nouvelles techniques d’enquêtes judiciaires,
  16. le détachement hiérarchique des agents de la police judiciaire auprès du Pole Économique; en vue de les maintenir sous une seule autorité,
  17. la réduction du nombre de marchés publics passés gré à gré
  18. le respect rigoureux des dispositions législatives et réglementaires relatives à la déclaration des biens des membres du gouvernement
  19. l’élargissement de la liste des personnes astreintes au principe de la déclaration des biens, à tous les agents des services publics et parapublics, nommés à des postes de responsabilités, où ils sont susceptibles de s’enrichir à travers des actes de corruption.
  20. la transparence doit-être le maitre mot pour une bonne gouvernance.

La conclusion d’une enquête menée en Afrique, à Paris et à Bruxelles, auprès d’une centaine de chefs d’entreprise, banquiers, hauts fonctionnaires, économistes, journalistes, médecins et hommes politiques révèlent que les mauvaises habitudes déjà prises par les apprentis sorciers de l’indépendance: chefs d’État, ministres, députés et fonctionnaires version moderne de la Cour Louis XVI, rémunérations aberrantes des heureux élus, népotisme, villas somptueuses, désintérêt pour la brousse, port obligatoire de la veste et de la cravate demeurent  du parti unique au multipartisme en Afrique. La corruption est un obstacle au développement. Soixante (60) ans après les maux n’ont pas changé. Mais le gâchis est terrible, aveuglant. L’Afrique plonge tête baissée dans l’abime. Sa dette ? De grands projets financés par la Banque coulé  par des fonctionnaires maliens

Le Projet PGRN: nous sommes en 1992 (11 février), la Banque mondiale créé et finance un projet dénommé Programme de gestion des ressources naturelles (PGRN). Coût total du projet plus de 32 milliards de FCFA. En 1995, les bailleurs viennent pour une première évaluation à mi-parcours. Après évaluations, ils ont demandé la fermeture  du projet à cause de la mauvaise gestion. Seulement 10% des fonds débloqués ont été utilisés. Ainsi, 150 villages prévus par le financement au départ, les partenaires ont exigé avec le même fonds qu’on passe à 600 villages afin que les Maliens ne puissent pas dépenser des fonds destinés aux 600 villages. Mais hélas !

Le Projet CAMOPA: créé en 1995 était une agence de conseil auprès  de porteurs de projet dans le domaine du patrimoine architectura de tourisme. La CAMOPA a vu le jour grâce à une ONG canadienne. Le coût total du projet s’élevait à vingt (20) milliards de FCFA pour une  durée de dix (10) ans. À peine installée au quartier du Fleuve, la CAMOPA est morte. Les comptes mis au rouge pour malversations financières.

Banque mondiale: financement par la Banque mondiale des partants volontaires à la retraite, en 1991: 310 milliards de F CFA. On ne sait pas comment ces fonds ont été gérés par les membres de la Commission administrative à savoir: Bassary Touré, Daba Diawara, Oumar Kassogué et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). 8 666 travailleurs croupissent dans la misère (beaucoup sont décédés).

En 1991, l’Association des travailleurs volontaires à la retraite (ATVR) saisit la Radho. Rien n’a bougé dans ce scandale de détournement de fonds, où tout un régime (ADEMA) et avocats, notaires sont diffamés.

Des marchés de gré à gré de milliards passés par entente

* La fourniture du matériel électoral a été passée à la Société INKRIPT technologie en 2011(communiqué du Conseil des ministres du 14 décembre 2011), le présent marché est passé par entente directe  pour un montant de 6 milliards de FCFA.

* Entente directe marché des stations de pompage de la Société Énergie du Mali (EDM-SA) avec Hydro-Sahel.

* L’Initiative riz, marché  passé par entente directe «l’Initiative riz» ou après une commande directe de près de 11 milliards de FCFA d’engrais avec Toguna-Agro-industrie, le Conseil de ministres a conclu un marché dit de régularisation contrairement aux dispositions du code des marchés publics.

* HUICOMA: suite à l’appel d’offres lancé, en septembre 2004, par le gouvernement à travers le ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, le groupe Tomota a été retenu avec une offre financière de 9 milliards de FCFA pour la cession de 84,13 % du capital de l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA). Avant sa cession, elle avait un capital de 16,5 milliards de FCFA dont 96,13% détenus par l’État, composée de trois (03) usines Koulikoro, Kita, Koutiala. Autres fiertés nationales en agonie pour mauvaise gestion COMATEX-SA (Compagnie malienne des textiles), l’Office du Niger, Société malienne des Télécommunication (SOTELMA).

Après le bradage de nos sociétés et entreprises d’État, et le bazardage, des maisons administratives, cette opération donna naissance  à des signatures de baux entre le gouvernement et de hauts cadres  propriétaires d’immeubles pour loger les services de l’État à Hamdallaye ACI 2000. Cette forme de délinquance fait saigner le Trésor public (plus de deux (02) milliards par an pour trois cent cinquante immeubles baillés).

Après les financements des partenaires en direction du Mali pour un montant de 741 milliards de francs détournés. Voici leur mise en garde en direction de nouveaux filous. Les partenaires au développement  conditionnent l’aide à la saisie des biens de Karim Keïta, Bouba Keïta ainsi ceux de onze (11) généraux de notre armé, neuf (09) anciens ministres dont un Premier ministre. Trois (03) présidents d’institutions, neuf (09) ambassadeurs qui ont des placements et investissements très importants à l’étranger traqués par la France.

Paris dispose du TRACFIN très efficace pour traquer les transactions douteuses. Il s’agit d’un service du ministère des Finances qui incite les banques à faire des «déclarations de soupçon», c’est-à-dire, à déclarer aux finances les dépôts, versements ou autres mouvement qui leur paraissent suspects.

À cet effet, elle pourra aider le Mali pour les ravoir. S’agissant des 1 230 milliards de FCFA débloqués pour l’achat de l’équipement militaire, TRACFIN aidera le pouvoir de Bamako à retrouver l’argent volé par Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) et son régime.

Fatou CISSÉ

 

 ENCADRÉ

Les flux financiers illicites

La Commission économique pour l’Afrique des Nations unies estime à 50 milliards de dollars le flux financier illicite quittant annuellement le continent, soit un montant du même ordre de grandeur que l’aide publique au développement. Ces flux illicites proviennent pour l’essentiel de quatre phénomènes: le blanchiment de l’argent, l’économie criminelle (espèces animales et végétales menacées, matières premières, trafics humains) ou faux médicaments, armes, la corruption, la fraude fiscale et la fraude marchande. Ils représentent, pour l’Afrique de l’Ouest, le Produit intérieur brut (PIB) cumulé de sept (07) États de cette région.

Selon un rapport officiel de l’Organisation des Nations unies (ONU), la corruption atteindrait des proportions alarmantes dans nombre de pays africains: «Si cette tendance se poursuit, une corruption de grande envergure et institutionnalisée pourrait rapidement anéantir le discours sur l’Afrique émergente et les objectifs de la transformation structurelle du continent».

Au total, selon le discours officiel, la corruption a un effet dévastateur sur le développement. La réalité est plus nuancée: condamnable dans son principe, la corruption est une réalité plus complexe; il faut distinguer ce qui doit être combattu vigoureusement (les formes de corruption qui retardent vraiment le développement, comme l’accaparement des rentes par un clan) et ce qui est malheureusement inévitable, sans pour autant être un obstacle au développement. L’élimination de la corruption de manière indiscriminée est plus le résultat du développement qu’un des moyens nécessaires pour y parvenir.

Source: «Le Grand Livre de l’Afrique»

Inter de Bamako

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here