Deux mois après sa derrière visite au Mali, le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne Goodluck Jonathan est annoncé à Bamako du 5 au 7 septembre prochain. Sa délégation, qui revient pour le suivi de la Transition, rencontrera les autorités, la classe politique, des organisations de la Société civile, des ambassadeurs accrédités au Mali,entre autres.
Je confirme la visite du 5 au 7 septembre prochain du médiateur « , a confié hier un membre de la Représentation de la CEDEAO au Mali ajoutant qu’elle s’inscrit dans le cadre du » suivi des recommandations de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO sur le Mali, tenue à Accra le 30 mai » dernier.
Cette énième mission de suivi fait suite à la visite du 14 au 17 juillet dernier d’une délégation du Conseil de Paix et Sécurité de l’UA. Cette délégation africaine conduite par Victor A. Adekélé, ambassadeur, Représentant permanent du Nigera à l’UA, avait insisté sur » l’inclusivité » et plaidé pour la levée des restrictions imposées aux anciens dignitaires de la Transition.
Le gouvernement avait souhaité sans l’obtenir la levée de la suspension du Mali de l’UA en concertation avec la CEDEAO et demandé l’appui technique et financier des partenaires pour l’organisation des élections. Cette mission avait quitté Bamako » rassurée » par les autorités sur le respect des engagements notamment celui du délai de la Transition.
Le 59ème sommet ordinaire de la CEDEAO, tenu à Accra le 19 juillet dernier, se fondant sur le dernier rapport de la mission d’évaluation de Goodluck Jonathan, s’était aussi réjoui du » développement positif » du processus de la Transition en cours au Mali. Cela sans lever la suspension du Mali pour » éviter à la Transition de dérailler « .
Débat sur la durée de la Transition
La visite de Goodluck annoncée en début du mois de septembre devrait ainsi évaluer la situation sur le terrain. Elle intervient dans contexte où le débat persiste sur la durée de la Transition. Près de 80 partis, réunis au sein d’un Cadre d’Echange des Partis et Regroupements politiques, pressent pour le respect du délai- position exigés par la CEDEAO- alors que des manifestations sont de plus en plus organisées pour demander une prorogation.
Cette mission survient aussi au moment les ex-dignitaires de la Transition (Bah N’Daw et Moctar Ouane) sont toujours en » résidence surveillée « . Leur avocat Me Mamadou Ismaël Konaté a saisi la Cour de Justice de la CEDEAO qui somme l’Etat malien à s’expliquer dans un délai d’un mois. La libération de ces personnalités, qui est aussi une exigence de l’organisation ouest-africaine, sera au cœur de la cette visite de l’ex-président du Nigéria.
Des rencontres avec les acteurs
Ce dernier rencontrera, selon la Représentation de la CEDEAO au Mali, les autorités maliennes (le Premier ministre), le corps diplomatique, les ambassadeurs de la CEDEAO, la classe politique, la société civile, des ordres professionnels, entre autres. Sa mission sera élargie au comité local de suivi de la Transition qui a débuté, le 23 août dernier, une série de rencontres avec les partis politiques.
Après le RPM, l’ex-parti présidentiel, la délégation dudit comité a échangé hier mardi avec l’ADEMA-PASJ autour du » processus de Transition en cours« . Ce comité est composé du chef de la MUNISMA, du chef de la MISAHEL, du Représentant résident de la CEDEAO au Mali et des ambassadeurs du Ghana et Nigéria.
Le médiateur sera accompagné par le ministre des Affaires étrangères du Ghana, le Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO.
Moussa Sayon CAMARA
Source: L’Indépendant