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« Engrais frelatés » et subvention des intrants agricoles: Ces dossiers bientôt sur la table du pôle économique ; les anciens ministres Bocari Tréta et Baba Moulaye Haïdara dans le collimateur

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Des mouvements seraient en cours au niveau de la justice pour dépoussiérer les dossiers sur l’affaire des engrais «frelatés » et de subvention des intrants agricoles. Il s’agit de deux dossiers sulfureux dans lesquels, des anciens ministres de l’agriculture du régime IBK (Dr Bocari Tréta et Baba Moulaye Haidara) seraient impliqués jusqu’à leur cou.

Le néologisme  « d’engrais frelatés » pour designer des engrais hors norme a été utilisé au Mali en 2015, quand Dr Bocari Treta occupait le super ministère en charge du Développement rural. Il s’agit des engrais hors norme qui ont été importés par le département du développement rural. Plus de 90 000 tonnes d’engrais ne répondant pas aux normes de qualité de la CEDEAO ont été achetés par Bocari Treta. Plus grave, ces engrais pourris ont été acquis à un prix supérieur à celui des engrais de bonne qualité. La surfacturation est donc passée par là. Le marché d’acquisition de ces engrais est estimé à plus de 60 milliards CFA. De quoi suscité l’indignation chez les producteurs et l’opposition politique à l’époque. Après avoir longtemps nié la présence d’engrais hors norme au Mali, le ministre Treta avait fini par l’accepter sous la pression de l’opposition. Depuis, le dossier traine dans les tiroirs. Selon nos sources, les autorités de la transition qui ont inscrit la lutte contre la délinquance financière au cœur de son programme, veulent rouvrir ce dossier rocambolesque.

Dr Bocari Treta ne serait pas seul dans de beaux draps.  Le nom de Baba Moulaye Haidara, un autre ancien ministre de l’agriculture sous IBK, est cité dans une affaire de subventions d’intrants agricoles en 2020. Dès sa nomination à la tête du département de l’agriculture, ce ministre avait promis de «gérer autrement » l’argent alloué aux  subventions d’intrants agricoles.  Nul n’ignore que cet « autrement » a été fatale pour le secteur agricole au Mali. L’histoire retiendra que c’est sous sa gouvernance que les producteurs Maliens ont connu une année blanche en matière de production cotonnière. Du Premier producteur africain du coton graines, le Mali s’est retrouvé en dernière position à la campagne dernière. Cela à cause d’un problème de gestion des subventions des intrants. Un problème du au refus  du ministre Baba Moulaye  de subventionner les engrais, à un moment où le prix du coton graine sur le marché mondial connaissait une baisse  considérable.  Le paradoxe est que ce refus du ministre de subventionner les intrants intervenait à un moment où l’Etat malien allouait, pour la première fois, 15% de son budget annuel au secteur agricole en général. Soit plus de 300 milliards francs CFA en 2020.De nombreuses sources rapportent que l’argent destinés aux subventions d’intrants agricoles a été décaissé, mais a disparu entre le ministère de l’agriculture et les fournisseurs. Le ministre Baba Moulaye Haidara est le seul capable aujourd’hui de dire aux Maliens où est parti cet argent.

Au cours de nos investigations, un ex-collaborateur du ministre Baba Moulaye Haidara nous confie : « c’est le ministre qui s’est fait le plus de sous au département de l’Agriculture. Il a quitté ce département à temps sinon, il allait enterrer le secteur agricole ». Son ex-collaborateur d’ajouter que c’était un ministre qui harcelait, sans cesse, les responsables des programmes et projets agricoles pour l’argent ». Il faut rappeler également que le passage de ce ministre au ministère des Transports a été un désastre.  Les Maliens attendent toujours  la livraison des trains auprès desquels il s’est fait photographié en 2019.

Après ce désastre, on n’est pas étonné  d’entendre certains Maliens dire que Baba  Moulaye Haidara est un «cadre émérite au service du Mali ». Puisque le ridicule ne tue plus dans ce pays. Cette campagne médiatique de la honte ne peut plus divertir les autorités de la transition déterminées à faire la lumière sur cette affaire. Nous y reviendrons en détails dans nos prochaines parutions.

Aboubacar Berthé

SourceLe Serment

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