Les talibans ont dispersé une manifestation, ce mardi 7 septembre au matin, à Kaboul en tirant en l’air. Soixante-dix personnes, principalement des femmes, protestaient contre l’influence du voisin pakistanais dans le pays.
Devant l’ambassade pakistanaise à Kaboul, ils étaient quelques dizaines, dont une majorité de femmes, mardi 7 septembre, à brandir des pancartes et chanter des slogans accusant Islamabad d’ingérence. Près de 70 Afghans, dont une majorité de femmes, s’étaient rassemblés devant l’ambassade du Pakistan, brandissant des pancartes et criant des slogans hostiles à Islamabad. Ils ont ensuite été rapidement dispersés par les tirs en l’air des combattants talibans déployés sur place.
Depuis longtemps, le Pakistan est accusé d’avoir des liens étroits avec les talibans afghans, d’avoir accueilli sur son sol les talibans lors de l’offensive américaine il y a vingt ans et de les avoir soutenus depuis. La victoire des talibans en Afghanistan est ainsi vue par certains comme une victoire du Pakistan.
Entretenir de bons rapports
Ce qui est sûr, c’est que le Pakistan veut maintenant profiter de ses bons rapports avec les nouveaux maîtres de Kaboul. Depuis des années, il accusait l’ancien pouvoir afghan d’abriter lui aussi des mouvements terroristes – comme le Tehrik-e-Taliban Pakistan – et de leur permettre de mener des attentats sur son sol. L’un d’eux avait fait quatre morts encore le 20 août dernier à Gwadar.
Le chef des puissants services secrets pakistanais, l’ISI, était donc en Afghanistan ce week-end pour discuter contrôle des frontières et éviter « que des organisations terroristes ne profitent de la situation », a expliqué lundi le porte-parole des talibans.
Une coopération qui pourrait aussi être économique puisque les talibans ont aussi annoncé être prêts à rejoindre le projet des « routes de la soie » initié par la Chine au Pakistan, où Pékin aurait injecté plus de 25 milliards de dollars ces six dernières années.