Ce mardi 7 septembre marque le dernier jour de campagne au Maroc. Les élections législatives se dérouleront mercredi 8 septembre, au sein du royaume chérifien. Enjeu : le renouvellement de la Chambre des représentants à Rabat. Du parti majoritaire sera issu le chef du gouvernement. Une campagne électorale jusqu’à présent « atone », selon les observateurs.
« Lassitude, désillusion et désintérêt », ce sont les mots qui reviennent le plus dans la bouche des observateurs de la politique marocaine à la veille du scrutin.
Pour l’universitaire Omar Brouksy, même à Casablanca, ville dynamique et bouillonnante, cette campagne fut « terne ». Une candidate en lice dans la capitale économique reconnaît qu’en pleine pandémie, rencontrer les électeurs fut « très compliqué ».
Interdiction des rassemblements de plus de 25 personnes, ouvre-feu dès 21 heures… Il a fallu miser sur le porte-à-porte ou encore sur les réseaux sociaux et les envois massifs de SMS.
Néanmoins, le coronavirus n’est pas seul en cause. Les analystes parlent tous « des espoirs déçus » des Marocains qui avaient voté – toutes classes sociales confondues – pour les islamistes modérés du PJD, en 2011, dans le sillon des printemps arabes, et de nouveau en 2016, en comptant sur lui pour mettre fin à la corruption et au favoritisme.
Mais pour Zakaria Garti, à la tête du mouvement politique issu de la société civile Maan, ce qui détourne les Marocains des élections, c’est aussi la conscience que le pouvoir réel est ailleurs, entre les mains du monarque et de son entourage.
Ces élections législatives sont, pour la première fois, couplées aux communales et aux régionales.