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Élections à tout prix en 2022 : La CEDEAO et une certaine classe politique main dans la main pour maintenir le Mali dans la crise

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La mission de la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, s’est achevée le 7 septembre dernier sur une note de déception totale pour les Maliens engagés à bâtir un nouveau Mali. Elle n’a fait que relayer les demandes d’une classe politique en perte de vitesse à savoir l’organisation des élections en 2022, au lieu de se ranger derrière le peuple malien décidé à déchirer la page des femmes et des hommes responsables de la crise que le Mali vit depuis 2012.

Décidément, le sort du Mali n’est plus entre les mains de ses fils. Après François Hollande, en 2013, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) vient de mettre son pied dans le plat. À l’issue de sa mission d’évaluation de la transition malienne, entamée le 5 septembre et achevée le 7 courant, la délégation de l’organisation sous-régionale, conduite l’ancien président du Nigeria, Goudluck Jonathan, médiateur dans la crise malienne, a mis la pression sur les autorités à organiser les élections, en 2022 au péril des innocentes vies maliennes. Cette attitude n’est guère surprenante pour qui connaît le fonctionnement de cette organisation qui mène le combat d’une puissance impérialiste contre notre pays.

Si en 2013, le président français, François Hollande, a déclaré à la face du monde et à la surprise générale des Maliens qu’il serait intraitable sur la date des élections, cette année, son pays est moins présent dans la crise malienne éclatée en 2020 et qui a entraîné la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) le 18 août de la même année. Mais qu’on ne se trompe pas. La France est toujours là et à la manœuvre dans la crise de notre pays. Elle a délégué ses pouvoirs à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui dicte sa volonté aux autorités de la transition. Cette volte-face est intervenue lorsque la  politique de deux poids deux mesures du président Emmanuel Macron dans les crises malienne et tchadienne ait été décriée par les observateurs de la scène politique internationale. Il avait condamné le coup d’Etat au Mali avant d’appeler les organisations internationales à pendre des sanctions contre notre pays. Ironie du sort.

Après la mort du maréchal Idriss  Déby Itno, en avril 2021, son fils opère un coup d’Etat et s’installe au pouvoir à N’Djamena avec l’onction de la communauté internationale. Le va-t-en guerre Macron, au nom de la sécurité, accepte le coup d’État du fils de Déby, apporte son soutien aux putschistes  et invite le monde entier à assister le nouveau pouvoir de N’Djamena.

À l’instar de l’Union africaine (UA), financée à hauteur de 71% par l’Union européenne (UE), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’échappe pas à cette règle. Elle reçoit des fonds de la France pour son fonctionnement. C’est pourquoi l’ingérence de ce pays dans cette organisation ne doit surprendre personne. Le constat de cette immixtion est établi chaque fois qu’un sommet de la CEDEAO ait annoncé. Avant et après les sommets de l’organisation sous- régionale, certains présidents des pays francophones se rendent à Paris soit pour prendre des directives soit pour rendre compte à l’Elysée. Et pour que le robinet ne se ferme pas, la CEDEAO est contrainte de faire le jeu du président de la France en adoptant une attitude guerrière dans la crise malienne.

En mettant la pression sur les autorités d’un pays en crise sans fin depuis 2012, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest conforte les laquais français éparpillés dans des partis politiques. Il est clair que ses femmes et ses hommes ne se battent nullement pour l’intérêt général du peuple malien. Ils ont procédé de cette manière, en 2013 en dressant la communauté internationale contre le Mali à organiser les élections sinon c’est le chaos. Malheureusement pour eux, sept ans après, le régime issu de leurs élections a été balayé par un coup d’Etat. Mais, malgré l’enlisement du Mali par la mauvaise gouvernance d’IBK, ils ont profité des délices du pouvoir. Certains d’entre eux, ont même trahi leur combat pour s’installer confortablement à la table à manger à Koulouba. Comme pour dire qu’on profite mieux dans la crise que dans la stabilité.

Ils viennent de donner encore leurs mains au diable pour maintenir le Mali dans la crise.

Il n’est un secret pour personne, sauf ces hommes politiques aveuglés par leur ventre, que les élections ne sauraient être la solution à la crise malienne. Celles de 2013 sont la source de la crise de 2020. Et pour épargner une autre crise à notre pays après les élections de 2022, les Maliens doivent se retrouver autour d’une table pour discuter sans démagogie des grandes questions de la nation. Cela à l’avantage de trouver les meilleurs remèdes pour sortir notre pays de cette situation humiliante. Sans cela, les élections à tout prix ne profiteront qu’aux caciques des régimes précédents, réfractaires à tout changement et à la stabilité du Mali. Il est temps qu’ils reviennent sur terre en abandonnant les idées maléfiques de leurs mentors français qui ne font qu’enfoncer notre, depuis 2012.

Yoro SOW

Inter de Bamako

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