Au Mali, les populations de Dogofry et de Farabougou, deux localités situées dans la région de Ségou, continuent de vivre avec la peur au ventre, malgré la présence des forces de défense et de sécurité maliennes (FAMa). Une situation due à la domination terroriste.
Des médiations du haut conseil islamique du Mali ayant abouti à un accord de cessez-le-feu ont été faites dans ces zones situées dans la quatrième région du Mali (Ségou). L’armée malienne qui était aussi sollicitée est actuellement présente, mais les terroristes continuent d’être le seul maitre du bord. En dépit des efforts du gouvernement, la situation qui perdure depuis plusieurs mois, reste en suspens.
Selon un chef de chasseurs dont nous tairons, pour raison de sa sécurité personnelle, le nom : « l’armée est certes présente, mais la situation sécuritaire reste toujours la même ». Joint par nos soins, il a déclaré ceci : « Notre situation n’a pas bougé d’un iota. Les pressions terroristes qui existaient se poursuivent jusqu’à présent à Farabougou et environs. Nous sommes toujours coupés du reste de la zone, parce que personne ne peut aller loin du village ».
Ce dernier qui participe à la sécurisation de la localité révèle n’avoir pas constaté de grand changement dans leurs conditions de vie. « Depuis le moment où les terroristes ont tué trois (3) de nos hommes un matin jusqu’à maintenant, personne ne sort. A Farabougou, comme dans chacun des 24 villages qui font partie de la localité de Dagofry, personne ne va au champ pour cultiver.
Les terroristes empêchent les gens de vaquer à leurs préoccupations », ajoute le ‘’Dozo’’ (chasseur de Farabougou). Juste la semaine dernière, quelques habitants avaient décidé d’aller à la rizière pour la moisson du riz, mais ils ont eu la chance d’échapper à une tentative d’assassinat des terroristes qui avaient voulu tirer sur eux au champ, raconte-t-il.
La dure épreuve fait que les conditions sont lamentables, puisque les habitants peinent à manger les plats qu’ils souhaitent de nos jours. « Nous vivons dans des conditions très difficiles. C’est tout récemment que certains services nous ont apporté 24 tonnes de mils. Les 24 tonnes nous ont été transportées par un avion de la Minusma. Rien que du mil, déplore le chasseur, pas d’huile, ni de sel ou d’autres condiments nous permettant de préparer à manger ».
A ses dires, l’embargo terroriste fait que Farabougou manque de riz. Le fait que les gens manquent de condiments, révèle-t-il, beaucoup de familles sont obligées de préparer le mil à base du sel ou de petits condiments à emprunter ça et là. Et une fois cuit, dit-il, ils le mangent comme ça. Selon la même source, la sécurité des personnes est présentement assurée par des militaires qui sont sur place. « Nous remercions vraiment les autorités pour le déploiement de nos forces de défense et de sécurité.
Avec les dispositions qu’elles ont mises en place, les terroristes ont peur d’attaquer Farabougou. Mais le problème est que les gens ne peuvent vraiment pas sortir du village pour cultiver ou faire autre chose », a-t-il indiqué.
À ces difficultés, viennent s’ajouter les problèmes sanitaires. Nous apprend- t-on qu’il n’y a que deux médecins qui s’occupent des cas de maladies pour tout le village présentement. Qu’il s’agisse des femmes enceintes ou des enfants atteints du paludisme, tout le monde fait recours à ces deux agents pour des besoins de soins, indique l’habitant de Farabougou.
Et de déclarer que la localité manque aussi de médicaments pour le traitement des malades. Puis d’expliquer : « Nous sommes à la fois confrontés à un problème de nourriture et de médicaments pour nos soins. Je ne suis pas spécialiste pour le confirmer, mais je peux dire que la plus part des cas de palu ou de maladies que nous avons à Farabougou sont dues à la faim, parce que les gens sont atteints par la malnutrition ».
Le pire, ajoute-t-il, les gens ne savent pas ce que veulent réellement les terroristes qui sèment la terreur à Farabougou et à Dogofry. « On ne sait pas ce qu’ils veulent, ils sont partis avec un de nos hommes qui a disparu depuis le mois dernier. Il était allé à 2 kilomètres de Farabougou pour couper bois qu’il transforme en chaises », a-t-il conclu.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays