Le ministre de l’Industrie et du commerce, Mahmoud Ould MOHAMED, a animé, ce vendredi 10 septembre 2021, un point de presse sur la problématique de la flambée des prix de certains produits de première nécessité ainsi que les efforts du Gouvernement pour endiguer le phénomène. C’était dans les locaux de son département, en présence du directeur de la DGCCC, Boukadary DOUMBIA ; du président de la Chambre de commerce, Youssouf BATHILY.
À travers cette rencontre, il s’agissait d’informer les hommes de Médias sur les efforts consentis par le Gouvernement dans l’amélioration de la qualité du «panier de la ménagère».
D’entrée de jeu, le ministre Mahmoud Ould MOHAMED, a souligné que malgré des efforts consentis par le Gouvernement qui engendrent un manque à gagner de plusieurs milliards de FCFA au Trésor Public, les consommateurs continuent de se plaindre toujours par rapport à l’augmentation soutenue du prix de certaines denrées de première nécessité, notamment l’huile alimentaire, la viande bovine et les céréales locales non transformées.
Face à cette situation, différentes initiatives ont été prises à la suite d’une série de rencontres, d’abord, entre membres du Gouvernement, ensuite, avec les partenaires et les Groupements interprofessionnels des différentes filières.
Pour ce faire, a-t-il expliqué, d’importantes mesures ont été prises, au nombre desquelles l’adoption de l’arrêté portant exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) applicable aux importations et aux achats locaux de graine de coton des unités industrielles productrices d’huile alimentaire.
Aussi, il y a eu la distribution par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire de 33 000 tonnes d’aliments bétail. Ce contribuera, selon le conférencier, à endiguer l’une des causes directes de la flambée du prix de la viande bovine. Cette flambée du prix est aussi due à la situation sécuritaire dans le nord et le centre du pays, limitant les mouvements du cheptel et créant du coup la pénurie.
A celles-ci, il faut noter d’autres mesures incitatives additionnelles en consolidation de celles déjà en cours.
Inciter les grossistes à importer les produits de première nécessité, et promouvoir les ventes jumelées du sucre, avec l’application de la taxe de protection.
Face à cette situation, a indiqué le ministre Mahmoud Ould MOHAMED, un dispositif de stabilisation des prix a été mis en place par la DGCCC pour suivre de près l’application stricte des prix indicatifs plafonds fixés dans les cahiers de charges.
Ce dispositif, a-t-il assuré, sera renforcé par les services de répression. Des numéros verts ont été mis à la disposition des consommateurs à travers le pays, pour dénoncer toute forme de surenchère. Les contrevenants s’exposeront à la réglementation en vigueur.
Le ministre Mahmoud Ould MOHAMED a également fait savoir que grâce à l’atténuation des mesures de rationnement des unités industrielles en électricité et la décision des autorités sénégalaises d’assurer l’approvisionnement du marché national en ciment à hauteur de 7 000 tonnes par jour lors de sa visite à Dakar, le prix de certains matériaux de construction, notamment le fer à béton et le ciment ont effectivement baissé.
Par exemple, a-t-il expliqué, la barre de fer à béton de 10 mm de diamètre qui était vendu à 2 800 FCFA l’unité revient au détail à moins de 2 200 FCFA. La tonne de ciment qui coûtait 120 000 FCFA en juin 2021 est cédée aujourd’hui au détail à 95 000 FCFA voire 93 000 FCFA par endroit.
Aujourd’hui, dit-il, malgré les difficultés au plan international et interne, les marchés sont approvisionnés à hauteur de souhait et les stocks détenus auprès des industriels et des principaux importateurs sont supérieurs au seuil d’alerte et arrivent à couvrir les besoins du moment.
En effet, le prix fournisseur de l’huile de palme raffinée, indexé au cours mondial de l’huile brute, est passé de 20 000 FCFA à 22 000 FCFA le bidon de 25 litres, à Abidjan, soit une augmentation de 10%.
En ce qui concerne la viande bovine avec os, le kilogramme est passé de 2 300 FCFA pendant la période de subvention aux bouchers à 2 800 FCFA voire 3 000 FCFA présentement.
Des difficultés et incompréhensions dans la mise en oeuvre du protocole signé avec les syndicats de bouchers ont amené le département à suspendre l’opération afin d’explorer d’autres pistes de solution pour assurer l’approvisionnement régulier des marchés à bétail.
Pour ce faire, le Gouvernement a engagé le département en charge du développement rural à trouver des solutions pérennes aux déséquilibres de l’offre sur les marchés ruraux et urbains à bétail.
Quant aux céréales locales non transformées, l’augmentation soutenue des prix en cette période de soudure est en lien avec l’insuffisance de l’offre céréalière due à l’insécurité persistante dans les zones de production et à la mauvaise campagne agricole de 2020-2021 qui n’a pas permis aux paysans de disposer des intrants subventionnés.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-Matin