Face à la flambée des prix de certains produits de première nécessité, liée à des facteurs exogènes et endogènes, constamment relayée et abusivement amplifiée par certains médias ainsi que sur les réseaux sociaux, le ministre en charge du commerce a réagi par une conférence de presse, le vendredi 10 septembre 2021, dans les locaux de son département. Objectif : informer le public sur la réalité de la situation, dans un contexte de chômage et d’absence de revenus.
D’entrée de jeu, le ministre a déroulé une série de mesures de riposte du gouvernement en vue de conforter le pouvoir d’achat et soulager la souffrance des consommateurs. C’est dans cette logique, selon le ministre, qu’au plan social le gouvernement a décidé de revaloriser les salaires des fonctionnaires, d’apporter des réformes aux pensions de retraités, de financer des projets à haute intensité de main-d’œuvre ainsi que des activités génératrices de revenus. Dans la même lancée, il a procédé à des distributions de vivres, d’aliments-bétail et accordé des facilités en termes de transfert monétaire aux couches les plus vulnérables.
Et sur le plan commercial, afin d’atténuer les effets de la transmission de la hausse des prix internationaux sur le niveau des prix intérieurs, l’action du département du commerce, selon son patron, a consiste à privilégier la négociation des marges commerciales des opérateurs économiques à l’effet de geler les augmentations des prix. Le département a ainsi mis l’accent sur la concertation avec les acteurs concernés (organisations consulaires et patronales, les opérateurs économiques, les organisations de la société, les centrales syndicales et les associations des consommateurs), laquelle s’est conclue par un maintien des mesures déjà en vigueur ainsi qu’à l’adoption de mesures supplémentaires d’atténuation des effets de la flambée des prix, explique le ministre. Et de se réjouir de certaines retombées du dialogue dont la fixation du prix plafond du sucre à 500 FCFA le kilogramme, des prix indicatifs plafonds du riz brisure non parfumé importé et de l’huile alimentaire, respectivement à 340 FCFA le kg et 900 FCFA le litre. Et ce n’est pas tout. Dans le même sillage, le sac de 50 kg de farine boulangère a été fixé à 20 000 FCFA et 95 000 FCFA la tonne de ciment. Le prix des hydrocarbures a été également homologué par un mécanisme de prise en charge du différentiel de coût de revient du gaz butane et de modulation du taux de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) ainsi que de la valeur en douane des hydrocarbures. Ainsi sont fixés à 2 910 FCFA et 1 335 FCFA pour B6 et B3, 663 FCFA pour le litre de l’essence super et 593 FCFA pour le gasoil.
Et pour assurer l’effectivité de ces prix plafonds indicatifs, le département, à travers la Direction Générale du Commerce de la Consommation et de la Concurrence, a procédé au renforcement de ses brigades de contrôle des prix, de lutte contre la fraude, la concurrence déloyale et les pratiques illicites dans les transactions commerciales. C’est du moins ce qu’a expliqué le ministre en assurant les populations quant à aux efforts d’approvisionnement des marchés maliens à hauteur de souhait, en dépit des difficultés au plan international et interne. Selon le ministre, les stocks détenus auprès des industriels et des principaux importateurs sont supérieurs aux seuils d’alerte et arrivent à couvrir les besoins du moment. C’est dire que sans ces ripostes la situation aurait été plus pénible et plus catastrophique pour le consommateur malien.
Amidou KEITA
Le Témoin