Dans le nord-ouest du Nigeria, les autorités de l’Etat de Zamfara ont annoncé la libération de plus de 70 enfants qui avaient été kidnappés début septembre dans leur école de Kaya. Depuis deux semaines, l’armée nigériane est engagée dans une vaste opération militaire visant à démanteler les camps des groupes armés implantés dans la région.
Avec notre correspondante à Lagos, Liza Fabbian
Ces groupes armés sont spécialisés dans le vol de bétail, les attaques de camions, et surtout les kidnappings contre rançon : plus de 1 000 enfants et adolescents ont ainsi été enlevés dans leurs établissements scolaires depuis le mois de décembre 2020. Face à la dégradation de la situation, les autorités ont finalement opté pour la méthode forte.
Après avoir prôné le dialogue et signé bon nombre d’accords d’amnistie avec les gangs criminels locaux, le gouverneur de l’Etat de Zamfara a complètement changé de ton ces dernières semaines. Depuis la fin du mois d’août, une série de mesures ont été prises pour appuyer une opération des forces de sécurités nigérianes, chargées de « nettoyer » l’Etat des « bandits » comme on les surnomme localement.
Pour faciliter le démantèlement des nombreux camps implantés dans l’Etat de Zamfara, les marchés de bétail hebdomadaires ont été suspendus et toutes les communications ont été coupées pour une durée de deux semaines. Une décision qui inquiète les représentants de la société civile, qui estiment que la suspension des lignes téléphoniques et d’internet revient à « punir les citoyens » innocents.Et bien que les autorités évoquent « des premiers succès » dans cette opération militaire, l’attaque d’une base de l’armée nigériane dans l’Etat de Zamfara a causé la mort de 12 personnel militaires ce week-end. Fin Juillet, un avion de l’armée avait déjà été abattu, à la frontière entre les Etats de Zamfara et Katsina – témoignant de la puissance de feu des groupes armés qui opèrent dans le nord-ouest du Nigeria.
RFI