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Crise sécuritaire, vie chère : Le cri de cœur des populations de Sikasso

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Alors qu’à Bamako de voix s’élèvent pour demander une prorogation de la durée de la transition, la population de Sikasso de son côté plaide pour une organisation rapide des élections. Les Sikassois disent en avoir marre de la crise sécuritaire et la vie chère.

Aujourd’hui, il y a un débat tumultueux sur la question de la prorogation de la transition et qui dit prorogation dit report des élections générales de 2022. La population de Sikasso ne veut pas entendre de ses oreilles ni prolongation de la transition, ni report des élections. Elle plaide pour une organisation rapide des élections pour sortir de cette crise multidimensionnelle surtout dont l’une des conséquences est la vie chère.

Malgré sa position économique favorable, la ville de Sikasso n’a pas été épargnée par la hausse des prix des denrées de première nécessité. Mais pas au même degré que Bamako. C’est juste la viande qui connait une augmentation spectaculaire. Le prix du kilo de la viande de bœuf avec os qui était vendu à 1 400 F CFA est passé de 2500 francs et celui sans os est passé de 1 600 F à 2 800 F.« A Sikasso, ce n’est pas tout le monde qui peut manger de la viande dans ses repas quotidiens, raison pour laquelle certaines familles préfèrent s’abattre sur les poissons fumés ou surgelés appelés poissons de mer», nous explique Bourama, un boucher de la place.

Contrairement à la viande, les prix des légumes et fruits (tomate, pomme de terre, banane…) n’ont pas connu une augmentation significative. Le kilo de la pomme de terre est vendu à 300 F voire 400 F par endroit. Selon une vendeuse, pas mal de vendeurs de fruits et légumes de Bamako viennent s’approvisionner à Sikasso. Pour la population sikassoise, le salut du Mali se trouve dans l’organisation rapide de ces élections générales pour sortir de cette crise multidimensionnelle couplée avec la pandémie à la Covid-19 qui a provoqué cette hausse des prix qui influe sur l’économie. Selon elle, plus la transition perdure, plus le Mali s’isole sur la scène régionale et internationale et cette isolement entrainera la fermeture des frontières avec ses voisins alors que le Mali dépend fortement de ses voisins et affectera davantage l’économie.

En dehors de l’aspect politico-social, il y a aussi l’insécurité qui a atteint un seuil vertigineux dans toutes nos régions. Nous savons qu’aujourd’hui, le sud précisément les zones de Koutiala, Bougouni et Sikasso constituent un terreau fertile pour les groupes terroristes. Mais tout long de notre trajet, les forces de défense et de sécurités sont sur leurs gardes. A l’entrée même de la ville de Sikasso, il y a une fouille minutieuse et la nuit, la police et la gendarmerie font des patrouilles et avec tout ça la population sikassoise craint une résurgence d’attaques terroristes comme celle de Kignian qui est à 75 kilomètre de Sikasso.

Ousmane Mahamane

(De retour de Sikasso)

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