Neuf figures du mouvement pro-démocratie hongkongais ont été condamnés ce mercredi 15 septembre à des peines allant de 6 à 10 mois de prison pour avoir participé l’an passé à une veillée en mémoire de la répression de Tiananmen interdite par la police. Trois autres personnes ont écopé de peines avec sursis pour avoir pris part à un rassemblement illégal ou incité d’autres personnes à y participer.
Albert Ho, l’ex vice-président de l’Alliance de Hong Kong, a été condamné à dix mois de détention pour incitation et à six mois pour avoir pris part à la veillée. Il purgera ces peines en même temps que les 18 mois dont il a écopé dans le cadre d’autres affaires.
Au total 26 militants sont visés pour avoir pris part à la veillée de 2020. Deux d’entre eux, Nathan Law et Sunny Cheung, ont fui la ville pour s’exiler à l’étranger avant la première convocation du groupe au tribunal en septembre 2020. Joshua Wong, Lester Shum, Tiffany Yuen et Janelle Leung ont été condamnés à des peines de prison au début de l’année pour avoir participé à la veillée. Les huit derniers accusés, qui ont plaidé non coupable, comparaitront en novembre.
Cette condamnation, intervient une semaine après l’inculpation des trois principaux responsables de l’association organisatrice de cette veillée pour « incitation à la subversion ».Veillées interdites depuis deux ans
Durant trois décennies, l’organisation Hong Kong Alliance rassemblait le 4 juin des dizaines de milliers de personnes dans un parc pour une veillée aux chandelles en mémoire des victimes de la répression en 1989 de Tiananmen, les slogans appelant à la démocratie en Chine.
Depuis deux ans, ces veillées ont été interdites, les autorités invoquant la pandémie de coronavirus et des menaces en matière de sécurité.
La Chine est en train d’imprimer sa marque autoritaire sur Hong Kong, après les immenses et souvent violentes manifestations pro-démocratie de 2019. Des dizaines de figures pro-démocratie ont été arrêtées.
Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l’armée chinoise avait réprimé dans le sang sept semaines de manifestations étudiantes sur l’immense place Tiananmen, au coeur de Pékin, faisant des centaines, voire plus d’un millier de morts.
Ce sujet est tabou en Chine, où le régime communiste n’a jamais exprimé de regrets pour le massacre de 1989 et où aucune commémoration n’est autorisée.
RFI