Le ministre de la Réconciliation nationale, de la Paix et de la Cohésion nationale, Chargé l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, colonel-major Ismaël Wague, accompagné de plusieurs membres du Gouvernement a présidé le samedi 18 septembre dernier au CICB les travaux de la 4è audience publique organisée par la Commission Vérité Dialogue et Réconciliation (CVJR). C’était sous les thèmes: atteinte au droit à la vie et à l’intégrité physique, les disparitions forcées, atteinte au droit à la liberté. C’était en présence du président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé et de la présidente de l’Association des victimes, Fatoumata Touré. Au total 13 victimes des crises de 1960 à 2012 ont témoigné lors de cette 4ème audience publique de la CVJR.
Après les trois premières audiences publiques, selon Ousmane Oumarou Sidibé, de nombreuses victimes ont témoigné auprès de la CVJR, de leur volonté de comparaitre sur l’un ou l’autre des thèmes déjà abordés, afin de partager avec la nation malienne leur vécu, mais toujours dans un esprit de pardon et de réconciliation nationale. C’est la raison pour laquelle, l’Assemblée plénière de la CVJR a décidé de consacrer la présente séance aux trois premiers thèmes passés à savoir :Les atteintes au droit à la liberté (arrestations, détentions, enlèvements, séquestrations);
Les atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique (assassinats, meurtres, tortures, traitements inhumains, cruels et dégradants);
-Les disparitions forcées, a indiqué le président de la CVJR.
Et d’ajouter que les trois thèmes qui feront l’objet de témoignages aujourd’hui illustrent à suffisance, la gravité des violations des droits de l’homme et leurs conséquences sur les victimes et leurs proches, ainsi que sur le vivre-ensemble.
”Les audiences publiques ne sont pas des audiences judiciaires. La CVJR n’est pas un tribunal. Elle ne cherche à établir ni la culpabilité, ni l’innocence des auteurs présumés. C’est le travail de la justice malienne. Ici, seules les victimes seront entendues, la CVJR leur offrant un cadre digne et sécurisé où elles pourront raconter les souffrances vécues”, a-t-il précisé. Et de signaler que l’audience publique est un espace d’écoute respectueuse, où les victimes ont un rôle de premier plan. C´est un cercle de solidarité, construit autour du récit.
Selon Ousmane Oumarou Sidibé, elle permet surtout de rendre aux victimes leur dignité, d’intégrer leurs récits à la mémoire nationale et de faciliter un début de guérison. Il s’agit donc d’une contribution concrète à la promotion du dialogue, du pardon, de la réconciliation nationale et de la paix, toutes choses qui sont au cœur des missions assignées à la Transition, a-t-il ajouté.
Ces audiences sont très importantes pour nous victimes, a déclaré Fatoumata Touré, présidente de l’Association des victimes, car selon elle, elles leur accordent l’espace pour s’exprimer, afin d’apaiser leurs ceurs, de recevoir la reconnaissance aux yeux des autorités et de la population malienne à travers leurs récits de vie. Sur ce et au nom de toutes les victimes, elle a réitéré à l’endroit de la CVJR tout leur engagement et disponibilité à accompagner les audiences en vue d’aboutir à la justice et à la réparation pour combler de nombreuses séquelles émises par les crises et leurs cortèges de violations graves des droits de l’homme.
Au noms des victimes, parents de victimes ou témoins, Fatoumata Touré a demandé aux autorités de la transition ainsi qu’aux prochaines Assises nationales de la réfondation de mettre les victimes aux premiers rangs dans l’organe qui s’occupera de la réparation des victimes afin d’éviter des coups de théâtre du passé qui ont fait encore plus de frustrés et de victimes que les crises précédentes n’ont créés. ”Nous leur demandons de nous assurer que cet organe ne fera pas moins que la CVJR ainsi que les structures d’appui et d’accompagnement des victimes, mais plutôt qu’il fera tout son possible pour mettre les victimes dans leurs droits”, a-t-elle vivement interpellé les autorités.
AMTouré
Source: 22 Septembre