Dans le dossier très sensible de harkis, ces supplétifs de l’armée française en Algérie, Emmanuel Macron veut donner des gages de bonne volonté. Le président de la République a invité quelque 300 personnes ce lundi 20 septembre à l’Élysée. Une façon de marquer le coup d’un changement de cap dans la gestion de ce dossier.
Le président de la République veut ouvrir un nouveau chantier dans le dossier des harkis, ces Algériens recrutés par centaines de milliers comme auxiliaires par l’armée française pendant la guerre d’indépendance. À l’issue de cette guerre en 1962, une partie d’entre eux, abandonnés par Paris, ont été victimes de représailles en Algérie.
En 2016, François Hollande avait reconnu « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis ». Emmanuel Macron veut aller plus loin. En effet, le chef de l’État considère que la France doit maintenant réparer les torts qui ont été fait notamment aux 70 000 harkis qui ont rejoint l’Hexagone, ou à leurs descendants. « Le président considère que le travail accompli depuis soixante ans est important mais qu’il faut franchir un nouveau pas dans la reconnaissance au manquement qui a été fait aux harkis mais aussi au manquement de la République française à ses propres valeurs », explique l’Élysée.
La réception organisée ce lundi matin à l’Élysée est donc une occasion pour témoigner de la gratitude de la France aux harkis, mais aussi pour mettre fin à un déni mémoriel qui dure depuis 60 ans. Cette réception se tient cinq jours avant la journée nationale d’hommage aux harkis, qui est célébrée tous les 25 septembre depuis 2003.
Parmi les invités, des représentants d’associations de harkis, d’anciens combattants ou d’historiens. Trois personnes seront décorées à l’occasion de cette cérémonie républicaine : un rescapé harki blessé au combat, la fille d’un harki, militante de l’égalité des chances et de la diversité, et enfin, un officier français qui a organisé le rapatriement de plusieurs centaines de harkis.
Pour clôturer l’épineuse question de l’indemnisation, l’Élysée annonce un nouveau fonds, beaucoup plus important que celui de 40 millions d’euros déjà débloqué en 2016.
RFI