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Inde: la pandémie de Covid-19 a accentué la pauvreté des populations et les inégalités

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Les dépenses de santé ne sont pas remboursées en Inde. Cette situation est particulièrement grave en Inde, un pays, apparemment riche et robuste, mais qui n’a pas assez investi dans son système de santé.

L’OMS révèle que 4,2% de la population indienne tombe chaque année dans la pauvreté à cause de dépenses de santé trop élevées, soit plus de 50 millions de personnes par an. Cela arrive principalement, car ils ne bénéficient pas d’une assurance de santé adéquate. L’OMS calcule que les Indiens doivent donc assumer les 2/3 de leurs dépenses médicales, quatre fois plus que la moyenne des pays de l’Europe et d’Asie centrale, par exemple.

L’Inde a donc beau figurer parmi les pays les plus riches du monde en termes de PIB, son État-providence fait grandement défaut : seulement 3,4% de ses dépenses publiques sont consacrées à la santé, ce qui, en temps de pandémie, se révèle désastreux – et nous l’avons malheureusement vu en mai dernier, quand le nouveau variant Delta du Covid-19 a frappé le pays. Les hôpitaux étaient totalement débordés et les malades mourraient parfois sur le pavé. Shaikh Aziz Rahman est un journaliste indépendant à Calcutta – avant la pandémie, il gagnait relativement bien sa vie, sans pouvoir pour autant économiser beaucoup ni prendre d’assurance privée. Quand il est tombé gravement malade à cause du Covid-19 en juin dernier, il a voulu aller dans un hôpital public, où les soins sont très bon marché, mais ils étaient submergés. Il a donc été dans le privé : « J’étais en soins intensifs, ce qui est très cher, mais cela m’a sauvé la vie. En tout, j’ai passé 3 semaines à l’hôpital, ce qui a coûté environ 7 000 euros. Nous n’avions pas autant d’argent, donc ma femme a dû vendre tous ses bijoux et emprunter plus d’argent. Aujourd’hui, j’ai perdu 30 kg et ne peux pas travailler, ce qui m’angoisse terriblement, car nous n’avons plus d’argent ».L’Inde est l’un des pires élèves de la région dans ce domaine. En effet, le pays consacre trois fois moins d’argent à ses dépenses de santé que le Sri Lanka ou l’Indonésie, par exemple. Et l’espérance de vie des Indiens s’en ressent : un Indien qui nait aujourd’hui vivra en moyenne 71 ans, moins qu’au Bangladesh voisin, pauvre et surpeuplé. Ce sous-investissement dans la santé contribue à maintenir l’Inde dans le cercle des pays les plus inégalitaires du monde : les riches qui peuvent se payer des soins en hôpitaux privés se portent bien, les autres souffrent et meurent plus jeunes.

RFI

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