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Transition: BITTAR prône l’arbitrage des ANR

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Le président du Pôle politique du consensus, Jeamille BITTAR, a animé une conférence de presse, le samedi dernier, sur l’actualité politique du pays qui divise fortement les Maliens. Partisan de l’organisation des Assises nationales de la refondation (ANR), il suggère avant tout la dissolution de la Constitution du 25 Février 1992. Il estime que toutes les grandes décisions doivent être d’abord approuvées lors des ANR y compris le délai de la Transition.

Le Pôle politique du consensus membre du M5-RFP s’est prononcé sur l’actualité lors d’une conférence de presse animée par son président Jeamille BITTAR, en présence de plusieurs responsables de ce regroupement politique. La rencontre a été l’occasion pour M. BITTAR de clarifier la position de leur regroupement sur la tenue des Assises nationales de la refondation, le délai de la Transition, la création de l’Organe unique de gestion des élections, la lutte contre la corruption…
Favorable à la tenue des Assises nationales de la refondation rejetées par une partie de la classe politique au motif qu’elles n’étaient pas nécessaires, le président BITTAR a estimé pour sa part qu’il doit y avoir des préalables à ces rencontres nationales. Pour lui, il faut dissoudre la constitution.
« Abroger la Constitution actuelle est une nécessité si nous parlons de la refondation de l’État. Il est clair que nous devrions passer à la quatrième république pour mieux asseoir les bases d’une telle refondation dans le sens souhaité par les Maliennes et les Maliens », a-t-il clamé.
Comme envisagé par le Premier ministre, il est aussi d’avis que les Assises de la refondation doivent être souveraines, et les décisions qui en seront issues doivent être applicables immédiatement.
Pour lui, ce sont ces assises qui doivent définir la durée de la Transition en fonction du chronogramme que les Maliennes et les Maliens auront décidé de manière souveraine. Ce, malgré la mise en garde de la CEDEAO et les réserves d’autres formations politiques et organisations de la société civile.
En effet, le jeudi dernier, la CEDEAO, lors de son sommet extraordinaire, a fait du respect du délai imparti de la transition une ligne rouge, tout en brandissant des sanctions contre tous ceux dont les actions impactent négativement sur le calendrier de la transition tel qu’arrêté par les Chefs d’État et de Gouvernement.
Quant à l’Organe unique de gestion des élections, dont la création fait couler beaucoup d’encre et de salive, il estime que cette structure qui aura en charge toute la procédure des élections ne devrait plus tarder au regard de l’ampleur de la tâche.
Toutefois, il tiendrait sa légitimité des conclusions des Assises de la refondation. L’accent devrait être mis sur l’abandon définitif des pratiques basées sur le clientélisme et la gabegie, a-t-il ajouté.
En outre, il a évoqué l’épineuse question de la corruption qui doit être au cœur de la refondation. A cet effet, il est favorable à l’organisation de missions d’audit approfondis au niveau des institutions de l’État, ainsi que des départements ministériels et les directions affiliées afin d’en extirper les mauvaises graines.
Ces audits doivent être, poursuit-il, élargis à tous les fonctionnaires de l’État, en vue d’avoir une vision claire du nombre des salariés de l’État.
Aussi ajoute-t-il qu’il serait utopique de penser à la refondation de l’État sans assainir la justice dans tous ses compartiments. Le secteur est considéré comme le grand corps malade à cause de la corruption et l’impunité. Conséquence : la moitié de la population ne fait pas confiance à la justice.
« Nous savons tous comment fonctionne la justice dans notre pays pour ne ménager aucun effort dans le but de sa refondation effective », a déclaré Jeamille BITTAR qui soutient que la corruption et l’impunité se sont installées dans notre pays de manière endémique, et cela, à tous les niveaux.
Par ailleurs, sur la gestion des grèves syndicales qui font légion en ce moment et qui paralysent une administration déjà fébrile par autant de problèmes récurrents, il estime que le dialogue initié par les autorités de tutelles n’obéit pas suffisamment aux règles de franchise, de vérité et de convivialité requises.

Par Sikou BAH

Info-Matin

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