Face à un désastre sécuritaire chaotique qui met dans un état de sidération, le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, sans en remettre, brocarde la France depuis la tribune des Nations Unies. Ce, pour remettre de l’ordre dans la pétaudière, pour remettre du cœur au ventre des plus timorés des Maliens, pour que tout ce grand monde commence à sortir des vapeurs de la drogue administrée au pays, en vue de remettre sur l’enclume le partenariat militaire à vitesse variable.
Alors que les cassandres annonçaient la bérézina, suite à la rhétorique jugée périlleuse du chef du Gouvernement ; une frange importante de la population, ahanée de naviguer de petites frustrations en grandes déceptions, trépignait de fierté. L’accueil triomphal réservé, hier, au Premier ministre, est révélateur de l’exaspération des Maliens qui ne rêvent que de larguer les amarres de Barkhane. Banzai ! Choguel Kokalla MAIGA, se serait exclamée la foule durant tout le parcours du Premier ministre après sa descente d’avion. Les superlatifs viennent à manquer pour décrire l’euphonie des Maliens. Rarement notre société d’individus atomisés, comme les particules élémentaires, a fait sienne la devise : ‘’Un Peuple-Un But-Une Foi’’. L’heure est à battre pied à pied pour sauver la maison commune, le Mali que nous avons en héritage.
Toutefois, il faudra beaucoup de tact à l’exécutif pour ne pas transformer cet or massif participatif en plomb politique.
Pour la population malienne, il s’agit d’assumer, sans se faire morigéner, la résilience plutôt que la résistance et l’assouvissement dans la détestation d’un pouvoir transitoire. Nous devons prendre en compte le moment propice pour assurer notre propre résilience
Il y a beaucoup de marrons sur le feu et il est possible d’arriver à un résultat assez ambitieux sur un double plan.
Par rapport à la conclusion d’un contrat avec la société privée russe Wagner, l’on peut légitimement espérer une plus-value sécuritaire. Les mercenaires tels qu’ils sont caricaturés par les grincheux revanchards, ont au moins le mérite d’exécuter le contrat pour lequel ils sont payés ; contrairement à ceux qui préfèrent donner une chandelle à Dieu et une au diable.
Il ne faut néanmoins pas perdre de vue que l’aide la plus noble et la plus utile est celle qui vient de nous-mêmes. On gagne toujours à regarder la réalité en face.
Sur le plan politique, la prolongation de la durée de la Transition est quasiment actée.
« Il vaut mieux avoir quelques semaines de plus, même quelques mois de plus, que de retomber dans une crise », confie le Premier ministre à ses intervieweurs de RFI et France 24. Si la prolongation a besoin de l’estampille des Assises Nationales de la Refondations, il n’en demeure pas moins qu’au regard de la vague de soutiens rondement suscitée et exprimée par la quasi-totalité des couches socioprofessionnelles du pays que l’issue est imparable.
Au milieu de ce paysage verdoyant et ondoyant, le point sombre est le boycott des Assises Nationales de la Refondation par le Cadre d’Échange des Partis et Regroupements Politiques pour une Transition Réussie au Mali, dont la contre-offensive n’est pas banale.
Pour autant, le dialogue pourrait permettre d’arrondir les angles et consacrer le triomphe de l’inclusivité.
PAR BERTIN DAKOUO
Info-Matin