La phase nationale des Assises nationales de la refondation se tiendra entre le 15 et le 21 novembre. C’est l’une des décisions approuvées par les participants aux journées de validation des termes de référence de l’organe unique de gestion des élections et celui des ANR tenues au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
Des centaines de participants de la société civile et des partis politiques à l’issue de 6 jours de rencontre, au CICB, ont validé les TDR des ANR et de la création de l’Organe unique de gestion des élections qui devient Autorité Indépendante de Gestion des Elections.
La tenue de ces rencontres qui divise les Maliens est justifiée par les autorités de la transition comme une opportunité inouïe pour poser les jalons d’un nouveau départ du Mali dont l’image est ternie par des scandales de corruption et de coups d’État, entre autres.
Aussi, les manifestations qui ont précédé au renversement de l’ancien régime ont mis à jour la nécessité d’une véritable remise en cause de la gouvernance du pays, à travers la refondation de l’État.
Au regard de ce besoin et de la soif des Maliens d’une gestion efficiente de l’État, il était nécessaire pour la transition d’entamer cette démarche de la refondation. Cela pour un diagnostic sans complaisance de la gravité et de la profondeur de la crise et ses enjeux comme souligné dans le TDR.
En plus de poser les bases de la refondation du Mali, les objectifs spécifiques des Assises nationales de la refondation visent, entre autres, à faire la synthèse des conclusions ; de proposer un nouveau contrat national de stabilité sociale, politique, sécuritaire, économique et social tiré de l’expérience de gouvernance du pays ; d’établir par ordre de priorité des réformes globales à opérer dans le cadre de la refondation de l’État.
L’étape de la validation des TDR sera suivie de la désignation et de l’installation des hautes personnalités chargées de la facilitation du consensus national sur la vision de la refondation de l’Etat (réformes globales) et les ANR.
Puis, il y aura les phases locales qui débuteront à partir du 25 octobre. Il s’agira de permettre à toutes les régions de discuter sur la refondation et de faire des propositions sur la nouvelle démarche.
Ces débats au plan local comme tout à la phase nationale prévue à la mi-novembre seront focalisés autour des onze thématiques. Il s’agit notamment de questions politiques, institutionnelles et de gouvernance électorale ; la défense et la sécurité; la justice et le dialogue social ; la paix et la cohésion sociale ; l’accord pour la paix et la réconciliation nationale ; le développement durable, l’assainissement et l’environnement, etc.
L’un des enjeux de ces rencontres est aussi lié aux questions politiques, parce que ce sont leurs conclusions qui détermineront le délai de la transition. Ainsi, à ce stade la tenue des élections en février 2022 est juste indicative puisque cette date pourrait être modifiée.
Déjà, le Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA, qui a accordé une interview à nos confrères de RFI et de France 24 évoque également un possible report du calendrier électoral établi par son prédécesseur qu’il a pourtant validé devant le Conseil national de la Transition lors de la présentation de son Pan d’action du gouvernement.
Cette hypothèse avait été soulevée par une partie de la classe politique, à l’image des Partis et Regroupements des partis politiques du Cadre d’échange pour une Transition réussie au Mali, et qui justifie leur non-participation aux travaux des Assises nationales.
Les responsables de ce front politique estiment que les autorités de la transition doivent inscrire leur démarche dans le cadre du respect du temps imparti à la transition. Pour eux, ils ont pris des engagements devant la communauté nationale et internationale et devraient par conséquent les honorer. C’est pourquoi ils ont décidé de boycotter ces rencontres. Parmi leurs réserves, les responsables de ce Cadre soupçonnent une manœuvre dilatoire du Premier ministre de proroger la transition, de se maintenir au pouvoir sans passer par la voie des urnes.
Par Sikou BAH
Info-Matin