Le pays n’arrive pas à endiguer le variant Delta et encaisse une deuxième flambée de contaminations depuis celle de la mi-juin 2021. Moscou notamment est en grande difficulté.
De notre correspondante à Moscou,
Il a fallu attendre la semaine dernière pour que la capitale russe admette être confrontée à une forte vague. Au total, 24% de contaminations en plus, un bond de 15% des hospitalisations, et cela ne devrait pas s’arranger : le respect des règles sanitaires est extrêmement variable et, le plus souvent, quasi inexistant dans les théâtres ou dans les cinémas moscovites.
Le port du masque est très peu respecté, et pas seulement quand la lumière s’éteint : des spectateurs entrent bien souvent sans avoir le visage couvert. Même chose dans les bus, tramways ou métros, heures de pointe ou pas. L’attitude des habitants de Moscou est identique : on atteint rarement le tiers de voyageurs avec des masques et pour ceux qui le portent, c’est souvent sans couvrir le nez.
Des contrôles non dissuasifs
Les autorités ont bien installé une signalétique dans tous les lieux recevant du public, des distributeurs pour se désinfecter les mains, il y a aussi une amende pour non-port du masque à Moscou fixée à 4 000 roubles la première fois, 5 000 en cas de récidive, soit 46 et 58 euros : c’est énorme dans une ville où le salaire moyen est de 900 euros. Mais sans contrôle, cela n’est pas dissuasif.
Il y a actuellement deux petites régions russes voisines, la région de Perm et la république d’Oudmourtie, qui vont à nouveau imposer un QR code pour entrer dans les événements publics, les cinémas, les théâtres et les cafés à partir de la semaine prochaine, mais ce sont les seules.
La gestion de la pandémie, elle, est laissée en Russie aux autorités locales et les essais précédents d’installer un QR code pour les lieux publics ont fait un flop. Les autorités, en réalité, ont décidé de protéger une économie fragile et d’ailleurs l’administration présidentielle nie avoir mis en réflexion un nouveau confinement.
La vaccination est laborieuse
La méfiance vis-à-vis des pouvoirs publics est toujours là. Aujourd’hui en Russie, on n’a toujours pas franchi la barre des 30% de vaccinés entièrement. Cette méfiance est aussi entretenue par le flou autour des morts du Covid-19. Côté gouvernement, on parle d’un peu plus de 200 000 morts. Cela fait de la Russie le pays le plus endeuillé d’Europe.
L’Agence russe des statistiques a une définition plus large. Elle parlait de 350 000 morts à la fin juillet. Enfin, il y a les analystes indépendants et eux se fient à une statistique : celle de la surmortalité depuis le début de la pandémie, et là on atteint 600 000 morts.
Le président Vladimir Poutine, lui, cas contact après que des dizaines de personnes de son entourage ont été contaminées, est toujours à l’isolement. Cela fait désormais deux semaines.
RFI