Près de dix semaines après s’être arrogé des pouvoirs exceptionnels, le président tunisien Kaïs Saïed a nommé ce mercredi Najla Bouden Romdhane comme cheffe du gouvernement. C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste.
Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem
Nommé ce mercredi par le président Kaïs Saïed, Najla Bouden Romdhane devient ainsi la première femme cheffe de gouvernement de l’histoire tunisienne. Elle doit désormais tenter de colmater les failles formées par le séisme politique du 25 juillet, date à laquelle le chef d’État tunisien a gelé le Parlement et s’est arrogé des pouvoirs exceptionnels.
La nouvelle cheffe du gouvernement tunisien est géologue de formation. Agée de soixante-trois ans et ancienne haute-fonctionnaire au ministère de l’Enseignement supérieur chargée un temps de faciliter l’accès au marché du travail des diplômés du supérieur, elle doit maintenant « former un gouvernement dans les plus brefs délais », selon la présidence tunisienne.
Une mission qui nécessitera qu’elle s’entende parfaitement avec le président tunisien, tant celui-ci a fait comprendre que le chef du gouvernement sera étroitement sous ses ordres. Cette nomination intervient alors que l’exercice solitaire du pouvoir par le président Kaïs Saïed avait attiré de nombreuses inquiétudes au sein de la communauté internationale et de la société civile tunisienne.
M. Saied a insisté à plusieurs reprises sur le caractère « historique » de la nomination d’une femme pour la première fois pour diriger le gouvernement en Tunisie. « C’est un honneur pour la Tunisie et un hommage à la femme tunisienne », a-t-il rajouté.
RFI