La Turquie pourrait coopérer avec la Russie pour la construction d’avions de combat et de sous-marins : c’est ce qu’a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, de retour d’une visite à Sotchi où il a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine. Ces déclarations interviennent alors que les relations entre la Turquie et les États-Unis sont au plus mal, notamment dans le domaine de la coopération militaire.
Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Ce ne sont pour l’instant que des déclarations, mais le message diplomatique est clair : la Turquie, bien que membre de l’Otan, n’hésitera pas à approfondir sa coopération militaire avec la Russie, présentée comme une « alternative » aux partenaires occidentaux.
Selon le président turc, les deux pays pourraient aller jusqu’à fabriquer ensemble des moteurs d’avions de chasse, des navires et même des sous-marins. Ces ambitions donnent la mesure de la dégradation des relations avec les États-Unis, en particulier dans le domaine de l’industrie de défense.
Ces derniers jours, non seulement Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie ne renoncerait pas aux missiles S-400 achetés à la Russie – laissant entendre qu’il pourrait même lui commander un second lot. Mais, pour la première fois, il a aussi douté publiquement de la poursuite du soutien logistique fourni par les États-Unis pour les avions F-16, qui équipent l’armée turque depuis les années 1980.
L’acquisition des S-400 russes avait déclenché des sanctions de Washington. La Turquie a notamment été exclue du programme de fabrication de l’avion de combat F-35, qui était censé remplacer sa flotte de chasseurs F-16.
RFI