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Pratique de l’esclavage par ascendance dans le cercle de Bafoulabé : Des morts et des blessés suite à un affrontement

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Depuis deux jours, de vives tensions règnent dans le cercle de Baloulabé au tour d’esclavage par ascendance. Les affrontements ont causé plusieurs morts, de blessés graves et des dégâts matériels importants. Malgré le déploiement des forces de l’ordre et de sécurité, la tension ne faiblie pas. Les organisations des droits de l’homme condamnent et invitent l’Etat à prendre des dispositions pour circonscrire le fléau.

Dans certaines localités du cercle de Bafoulabé, notamment les communes de Oussoubidiandian et Tomora, de vives tensions sur fonds de l’esclavage par ascendance a opposé les communautés entre mercredi 29 septembre et jeudi 30. Ces atrocités visibles sur les réseaux sociaux ont fait plusieurs morts (3, le mercredi selon plusieurs sources locales), plusieurs blessés dont des cas graves et des dégâts matériels importants. Le dispositif sécuritaire, composé des éléments de la garde et de la gendarmerie, n’a pu empêcher la reprise des violences le lendemain jeudi, selon des informations recueillies sur place, cette fois-ci avec des armes à feu. Ces mêmes sources ont indiqué des nouvelles victimes morts et blessés, sans donner de chiffre ainsi que des pillages des biens privés.

Joint par téléphone, un responsable de la préfecture de Bafoulabé, a déploré la situation tragique qui malgré un nouveau renfort venu de Kayes, les tensions n’ont pas faibli.

Pour leurs parts, les organisations de défense des droits de l’homme ont condamné l’acte qu’elles trouvent « ignoble » et « écœurant ». Dans un communiqué publié hier jeudi, le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH) a interpelé « les autorités afin d’endiguer pour de bon ces pratiques moyenâgeuses qui portent atteinte aux libertés fondamentales de l’Homme et menacent la stabilité du pays ».Cette organisation de défense des droits de l’homme regrette que depuis le 27 septembre 2021 jusqu’aujourd’hui ces atrocités continuent dans la localité malgré les multiples actions (sensibilisation, conférences, ateliers de formation) qu’elle a mémé sur la question sur toute l’étendue du territoire. Tout en rappelant que ces actes (coups, blessures volontaires, homicides et destruction de biens) constituent des crimes passibles de peines reconnues par la législation malienne, le Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH) a invité les plus hautes autorités de l’Etat à prendre des dispositions idoines afin de vite circonscrire ce processus de formation d’un nouveau foyer d’instabilité au Mali. La CNDH a, elle aussi, condamné l’acte qu’elle qualifie de « barbare ».

Certes présent depuis plusieurs générations, l’esclavage par ascendance est aujourd’hui renié par ceux qui la vivaient depuis très longtemps. Mais cette volonté de changer de statut social semble très mal accueilli par ceux avec qui ils vivent sur un même terroir. C’est pourquoi d’ailleurs les nombreux problèmes vivent ces populations au quotidien.

Selon les témoignages reçus, ce dernier évènement tragique est éclaté, lorsque ceux qui sont accusés d’esclaves ont voulu organiser une activité commémorative de la fête d’indépendance lors de laquelle seront véhiculés d’autres messages de sensibilisation pour l’égalité des hommes. Une initiative qui a du choqué la sensibilité de des « nobles » qui veulent les maintenir dans ce statut social. De toutes les façons, le Mali n’a pas intérêt à héberger une autre zone de crise et d’insécurité en plus des régions du nord et du centre du pays.

Au-delà des plus hautes autorités de l’Etat, le MSDH a également interpelé les chefferies traditionnelles locales. Elle les a invité à mettre fin à ces pratiques qui ne feront qu’accentuer l’instabilité dans ce pays déjà fragile.

Issa Djiguiba

 

SourceLe Pays

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