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Aux autorités de la Transition: Les faitières de la presse réclament leurs droits les plus légitimes

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Le mercredi 30 septembre, les faitières de la presse ont tenu une assemblée générale d’information, à la Maison de la presse, pour exiger le paiement de l’aide à la presse, évoquer avec les journalistes des difficultés récurrentes que les faitières de la presse font face et d’inviter l’Etat à respecter ses engagements envers la presse. Cette rencontre était présidée par le Président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté.

Considérée comme le 4ème pouvoir, la presse occupe une place importante pour la restauration de la  démocratie et les valeurs républicaines au Mali. Elle a été au cœur de tous les combats pour que notre pays soit démocratique. Aujourd’hui cette presse en général traverse sa période de vache maigre et ne peut plus faire face aux difficultés auxquelles elle est confrontée, notamment à cause de la pandémie de Covid19. Et l’aide de l’Etat qui permettait aux faitières de la presse de remonter certaines difficultés ne tombent plus depuis des années. Une situation qui les oblige  à être sujets des corruptions et complices des grands bandits de l’Etat. La presse doit être indépendante et n’être à la merci d’aucun homme politique et ceci n’est pas possible que si l’Etat accepte de mettre cette presse dans les conditions requises comme dans les pays voisins pour qu’elle ne soit pas sujette aux tentations des ennemis de l’Etat.

Cette assemblée générale d’information a rassemblé toutes les composantes des faitières de la presse. Des journalistes de télé, radio, presse écrite et autres medias ont tous répondu à l’appel du Président de la Maison de la presse Bandiougou Danté. Lequel pour l’occasion était entouré des représentants des associations de medias et des directeurs de publication. Cette rencontre avait pour thème «  les medias maliens orphelins de la Covid-19 et de la Transition ».

Dans sa déclaration Bandiougou Danté a fait savoir que les préoccupations des medias doivent être connues de tous et que cette rencontre n’a pour but que d’interpeller les autorités de la Transition à trouver une solution aux problèmes que la presse malienne est confrontée et il a rassuré sur le fait que la presse jouera son rôle pour la réussite de la Transition.

Après les propos introductifs du Président de la Maison de la presse, le représentant des télévisions, Almamy Samory Touré a exposé les problèmes que leur secteur est confronté. Notamment le droit d’auteur, le cadre législatif et règlementaire et l’arrêt des mesures d’accompagnement de l’Etat. « Les télévisions privées qu’elles jouent de la musique ou pas sont toutes frappées par le même bâton », a-t-il dit. Et de poursuivre que chacune de ces télés reçoit 5 millions de FCFA de factures en guise de droit d’auteur. « Une télévision qui ne joue pas de la musique ou qui la joue peu, ne doit en aucun cas être traitée de la même manière que celle qui la joue à tout moment », a-t-il indiqué. D’après lui, on compte plus d’une trentaine de télés privées au Mali et ces télés ne pourront pas supporter cette situation qui s’aggrave de jour en jour et ce, sans les mesures d’accompagnement qui leur permettent de couvrir certaines dépenses. Lesquelles peinent à tomber.

Pour sa part, la représentante des radios, Ramata Dia, a rappelé que c’est l’ancien président Alpha Oumar Konaré qui a pris l’initiative d’octroyer une aide, chaque année à la presse et que depuis des années maintenant l’Etat ne fait rien dans ce sens. «  C’est Alpha Oumar Konaré qui a commencé à aider la presse avec 200 millions de FCFA. Nous avons constaté qu’en 2012 c’était 50 millions que nous avons reçus et cela fait 3 ans maintenant que nous avons rien reçu », a-t-elle déploré. Pour elle, le Mali est la troisième puissance économique de l’espace UEMOA et si on compare l’aide octroyée à la presse dans les différents pays de cet espace à celle du Mali on peut dire que le Mali ne fait rien pour sa presse. Concernant les mesures d’accompagnement pour faire face à la crise de la Covid elle a déclaré que c’est 25 kilogrammes de céréales qu’ils ont  reçus de l’Etat.

Dans son intervention, Modibo Fofana de l’APPEL-Mali s’est félicité de la présence de toutes les faitières à cette rencontre. Occasion pour lui de s’exprimer sur la loi de cybercriminalité. A ce propos, il estime que « si les gens ne s’unissent pas pour la dépénalisation des délits de la presse un jour chacun pourra se retrouver en prison à cause de quelques dérapages », a-t-il conseillé. C’est pourquoi il a invité les journalistes à plus de professionnalisme.

Le président du groupe patronal de la presse écrite, Chahana Takiou, a abondé dans le même sens que ses prédécesseurs. Cela, sans manquer de rendre un vibrant hommage à Alpha Oumar Konaré, souffrant actuellement, qui a décidé de mettre la presse malienne dans les conditions idoines. Il a déclaré que l’Etat ne respecte plus ses engagements  vis à vis de la presse alors qu’elle occupe une place importante dans la communication des grands projets de l’Etat.

« La communication c’est de l’argent, mais les gens veulent communiquer gratuitement, cela n’est pas possible. Il faut que l’Etat comprenne que la communication a besoin des moyens », a-t-il dit. A ce point, il a invité l’Etat à s’assumer pour le bien fonctionnement du monde médiatique. Concernant les délits de  presse, il a déclaré qu’« aucun journaliste ne mérite d’être emprisonné à cause de ses opinions » et « l’Etat doit dépénaliser les délits de presse ».

Face à cette grande mobilisation des faitières de la presse, le président de la Maison de la presse a déclaré que tout pouvoir qui se respecte ne doit être insensible à cette sortie. Espérons que le message tombe sur une bonne oreille.

Adama Tounkara (stagiaire)

SourceLe Sursaut

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