Transition politique au Mali : C’est parti pour la refondation
Dans sa déclaration du Programme d’action gouvernemental (PAG), le Premier ministre, le docteur Choguel Kokalla Maïga n’a pas manqué de souligner la nécessité d’une véritable refondation de notre pays qui passe forcément par l’organisation des élections transparentes crédibles et acceptées de tous et l’organisation des Assises nationales de la refondation en vue d’une gestion inclusive des affaires du pays. C’est dans cette optique que s’est tenue, du 24 au 26 Septembre 2021 au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), une table ronde pour la création de l’organe unique de gestion des élections et la validation de l’avant- projet des termes de référence des Assises nationales de la refondation (ANR).
Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Refondation de l’État et des Relations avec les Institutions, M. Ibrahim Ikassa Maïga a tenu à préciser toute l’importance de la création de l’organe unique de gestion des élections et la tenue des Assises Nationales de la Refondation (ANR).
Selon le ministre, la création et l’opérationnalisation d’un organe unique indépendant et pérenne de gestion des élections, qui est également une demande forte de toute la classe politique depuis plus d’une dizaine d’année, vise à rétablir la confiance entre les acteurs impliqués dans le processus électoral. Ce choix, selon le ministre, est consécutif au constat de multiples crises postélectorales qu’a connues notre pays et qui prouvent les limites de notre système tripartite des élections par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), de la Délégation générale aux élections (DGE) et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
À ces structures, s’ajoutent les juges électoraux que sont la Cour constitutionnelle chargée de la gestion du contentieux électoral et de la proclamation des résultats définitifs à l’occasion des élections du président de la République, des députés et du référendum et les tribunaux administratifs et juges civils chargés du contentieux des élections locales et le président du Comité national d’égal accès aux médias d’État (CNEAME) chargé de la gestion du temps et d’espace d’intervention des candidats aux élections.
Justifiant la tenue des Assises nationales de la refondation, le ministre de la refondation a tenu à rappeler que les contestations post- électorales de 2018 et surtout de 2020 ont révélé de multiples disfonctionnements de l’État dans les domaines politique, sécuritaire, administratif, syndical, rural, environnemental, de gouvernance, de centralisation, de développement local rural, de justice, d’éducation, de santé, d’économie, de jeunesse, de citoyenneté, etc.
Face à cette menace existentielle de l’État et de la nation, il paraît nécessaire, voire indispensable de procéder, non pas à des séries disparates de réformes plus ou moins efficaces, comme cela a été le cas ces dernières années mais à une refondation de l’État, qui soit inspirée du patrimoine politico-institutionnel, des réalités socioculturelles nationales.
Les Assises nationales de la refondation ( ANR) visent à créer le cadre d’un débat national portant sur: la liste des conclusions, recommandations et résolutions des différentes rencontres déjà tenues (Forums, assises nationales, états généraux, conférence d’entente nationale, Dialogue national inclusif, journées de concertation nationale sur la transition); les nouvelles idées et contributions des forces du changement (le M5-RFP et les forces armées de défense et de sécurité) et d’autres composantes des forces vives n’ayant pas participé, pour diverses raisons, aux précédentes concertations. Elles permettront ainsi de faire une synthèse des réformes et actions prioritaires à exécuter dans le cadre de la refondation.
C’est juste pour l’opéranalisation de ce vaste chantier indispensable pour la refondation souhaitée par les milliers de Maliens que le gouvernement de transition a initié cette table ronde, du 24 au 26 septembre 2021 au Centre international de conférence de Bamako, a-t-il ajouté. Celle-ci se veut un cadre d’échange entre la classe politique et toutes les organisations de la société civile et des syndicats sur la mise en place de l’organe unique de gestion des élections et l’organisation des Assises nationales de la refondation.
La table ronde qui a été dirigée par l’ex-ministre Mamadou Gadjiguo, Président de la Table ronde, était présidée par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, représentant le Premier ministre, Mamadou Kassogué, accompagné par le ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko.
Les participant, composés de toutes les forces vives de la nation à savoir une grande partie de la classe politique, les organisations de la société civile, les syndicats, les faîtières, les représentants des maliens établis à l’extérieur et les représentants des groupes armés du Nord (CEMA , Plateforme ) et le Mouvement pour l’inclusivité ont eu à pencher pendant 3jours sur les questions relatives à la création de l’organe unique de gestion des élections à savoir: la dénomination de organe unique de gestion, ses attributions, son organisation, son fonctionnement, sa composition, le mode de désignation de ses membres, la prestation de serment, la durée du mandat de ses membres, les cadres de concertation et d’autres dispositions relatives aux élections législatives; et celles relatives à la validation de l’avant- projet des Termes de référence (TDR) et du chronogramme des Assises nationales de la refondation (ANR) à savoir : les objectifs à assigner aux Assises, les résultats attendus, les thématiques à y débattre, la méthodologie et l’organisation des Assises, lieu, date et activités, suivi et évaluation, chronogramme et budget.
Au terme des travaux, les participants ont adopté d’importantes résolutions.
Daouda DOUMBIA
Inter de Bamako