Le Parlement togolais a voté en fin de semaine dernière la loi sur les manifestations publiques et le code électoral, entre autres. Ces textes, objets de discussions pendant plusieurs mois au sein de la concertation nationale des acteurs politiques, suscitent des controverses dans l’opposition, alors qu’ils représentent une avancée, selon les députés.
Avec notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé
Ces textes sont le fruit de sept mois de discussions entre acteurs politiques. Objectif, selon le ministre de l’Administration territoriale : apporter une série de propositions pour les améliorer afin qu’ils répondent aux attentes des différents bords.Pour Innocent Kagbara, député du groupe Nouvel Engagement togolais-Parti démocrate panafricain (NET-PDP) qui fait partie de l’opposition à l’Assemblée nationale, c’est une victoire d’étape. « Concernant le code électoral, nous avons adopté la biométrie comme moyen d’enregistrement sur les listes, explique-t-il. Et un nouveau fichier sera fait. Ils vont être audités par l’ensemble des acteurs. Quant à ce qui concerne la loi sur les manifestations publiques, la plage horaire a été rallongée. »
« On est passé d’un régime de déclaration à un régime d’autorisation »
Un regret, s’exclame Nathaniel Olympio du Parti des Togolais, qui n’a pas pris part à la concertation : « La loi qui vient d’être votée sur les manifestations est un véritable retour en arrière. On est passé d’un régime de déclaration à un régime d’autorisation. »
Eric Dupuy dont le parti, l’Alliance nationale pour le changement (ANC), a quitté la concertation avant la fin des travaux, doute de la fiabilité du recensement biométrique : « Nous disons : à quoi cela sert d’avoir des recensements biométriques quand on ne peut pas contrôler les porteurs des cartes d’électeurs parce qu’il y a beaucoup de fraudes lors des élections ? »
Toutes ces modifications s’inscrivent dans le cadre de l’organisation des élections régionales, dont on ne connaît pas encore la date.
RFI