Le prix du charbon atteint des sommets, que ce soit le charbon thermique ou le charbon à coke. Et la situation devient critique en Inde et en Chine.Avec 220 dollars la tonne en moyenne ces jours-ci contre 50 dollars au printemps 2020, les prix du charbon australien illustrent l’ampleur de la flambée des cours. « Cela ne peut raisonnablement pas monter plus haut », assure d’ailleurs un expert encore étonné d’assister à un tel emballement des marchés.
D’autant que cette hausse concerne les deux charbons, le thermique utilisé pour les centrales et le charbon à coke qui alimente la sidérurgie.
Face aux prix du gaz, la demande en charbon repartSelon Philippe Chalmin, professeur d’Histoire économique à l’Université Paris-Dauphine et expert en matières premières, les folies récentes du gaz expliquent largement ce qui se passe aujourd’hui. Ses prix sont tels que tous ceux qui en ont la possibilité se retournent vers le charbon. Sauf que la production s’est mondialement ralentie sous pression des objectifs climatiques contrairement à la demande énergétique toujours très forte. Résultat, chez les gros consommateurs la situation devient critique. En Chine, pays dépendant à plus de 60 % de cette ressource, les autorités ont demandé à 72 mines situées en Mongolie intérieure d’augmenter leur cadence. Les sécheresses de ces derniers mois ont mis à mal la production nationale d’hydroélectricité, et malgré la volonté du pays de réduire son empreinte climatique, le charbon apparaît aujourd’hui une fois de plus comme le recours le plus simple.
En Inde des coupures de courant inévitables
En Inde, deuxième consommateur au monde de charbon, la tension est énorme. La moitié des 135 centrales électriques indiennes alimentées au charbon disposaient de 3 jours de stock seulement en fin de semaine dernière.
Faute de pouvoir acheter du charbon importé devenu trop cher, l’État fait pression sur Coal India pour augmenter la production. Le géant public se dit sur le pied de guerre, les Indiens eux se préparent sans trop d’illusion à des coupures de courant déjà programmées dans plusieurs villes du pays.
RFI