L’Alliance pour la Démocratie au Mali (Adéma-PASJ) organise son 6e congrès le 16 et 17 octobre prochains au CICB. Si le consensus a toujours remporté lors de l’élection à la présidence de ce parti, cette année, il y a risque de vote. Et pour cause, plusieurs candidatures se profilent.
En 2015, au cours du dernier congrès du parti, il y a eu un président par consensus. Il s’agit du Pr. Tiémoko Sangaré. Cette année, il serait très difficile d’obtenir un consensus, selon plusieurs sources. Si en 2015, l’ancien président IBK serait intervenu pour élire Pr. Tiémoko Sangaré par consensus au détriment de Dramane Dembélé, candidat du parti à la présidentielle de 2013 et Moustapha Dicko ; cette année, ils sont plus nombreux à lorgner le poste. Pour le moment seul Adama Noupounou Diarra, de la section de Sikasso, a officiellement déclaré sa candidature. Les rumeurs font état de 7 potentiels candidats au sein de la ruche. Il s’agit de Marimantia Diarra, Abdoul Karim Konaté dit Ampé, Moustaphe Dicko, Yaya Sangaré, Pr. Tiémoko Sangaré et Adama Sangaré. D’autres candidats peuvent surgir et certains, que nous avons cité plus haut, pourrons renoncer. La dernière étape, c’est après la démission du bureau actuel et l’ouverture solennelle à la candidature. « Tout militant est libre de se porter candidat s’il remplit les critères », explique notre interlocuteur.
Les favoris et les favoris cachés
Parmi les potentiels candidats, un militant de la jeunesse confie qu’Adama Sangaré, le maire du district, est favori. Pour lui, si Adama est libre avant le congrès, il sera sans doute élu. Questionné sur le sort Adama Noupounou Diarra, avec un petit sourire, il répond : « le problème est que Noupounou n’a pas d’argent. L’une des réalités tristes de notre pays, est que les riches sont plus favorisés que ceux qui n’ont pas d’argent ». Ce dernier soutient que Yaya Sangaré n’est pas candidat.
Par contre, certains proches de Yaya Sangaré confirment sa candidature. L’un des pilotes du collectif, qui sollicite sa candidature, précise qu’il n’a pas encore répondu à leur sollicitation mais qu’il a jusqu’à la dernière étape pour se prononcer. «Tout se joue quand le bureau va démissionner et quand les candidatures seront ouvertes. Yaya a le dernier mot lui-même », affirme-t-il, avant d’ajouter : « Yaya Sangaré est l’homme qu’il faut aujourd’hui pour sauver l’Adéma. C’est un favori caché ».
Nos sources sont unanimes aujourd’hui que le Pr. Tiémoko Sangaré est très fragilisé à cause de plusieurs actes : son bilan et ses différentes prises de position. Aucun potentiel candidat n’est avec lui à ce jour. Il serait même en conflit avec sa base à Sikasso, suite aux événements survenus lors des législatives 2020. Selon certains, sa gestion de cette situation n’aurait pas du tout plu aux Adémistes de Sikasso. En plus de cela, Sikasso pourrait envoyer 3 candidats : Yaya Sangaré, Adama Noupounou et lui-même Pr Tiémoko Sangaré. Ils ont ajouté qu’Abdoul Karim Konaté dit Ampé pourrait faire le consensus s’il y a des retraits de candidature et qu’il est l’un des favoris cachés et pourrait incarner la coutume du parti de l’Abeille : le consensus.
Pour un jeune averti du parti, le consensus était le cheval de bataille et pour cela, les présidents d’honneur et le pouvoir en place jouaient un grand rôle. « Cette année, le champ est libre. Nous irons au vote », a professé notre interlocuteur. Quand même, le vote reste le favori de Moustaphe Dicko et personne ne connait son secret. En 2015, malgré les interventions du président IBK et des présidents d’honneur du parti, Moustaphe Dicko a appelé à la Démocratie (vote) et fut vaincu, arme en main, par une sorte de consensus démocratique contre lui pour élire le Pr. Tiémoko Sangaré.
Koureichy Cissé
Mali Tribune
