Le rapport annuel 2020 du Vérificateur Général, remis, le mardi 12 octobre dernier, au président de la transition Assimi Goïta, épingle la Primature, des ambassades du Mali (Égypte, République du Congo, Éthiopie), les Entrepôts Maliens en Côte d’Ivoire (EMACI), les Entrepôts Maliens au Sénégal (EMASE), des organismes personnalisés de l’État ( SOMAGEP-SA, AGEROUTE, ANASER, OPAM, N-SUKALA-SA).
Selon le Vérificateur Général, l’impact de la COVID-19 a affecté négativement l’exécution du programme initial de vérification pour l’année 2020 du Bureau du Vérificateur Général (BVG) qui a réalisé 22 missions sur les 33 prévues. Elles comprennent 12 vérifications financières ou de conformité, 4 vérifications de performance, 5 vérifications de suivi des recommandations et une évaluation de politique. Ces missions, explique le Vérificateur Général, ont couvert les domaines de la Sécurité alimentaire, les Infrastructures et la Sécurité routière, la gouvernance institutionnelle, le Développement local, la Santé, l’Énergie et l’Eau.
Les missions de vérifications financières ou de conformité effectuées en 2020 , lit-on dans le rapport, ont mis en évidence plusieurs irrégularités administratives dont, entre autres, la non-tenue des documents de la comptabilité-matières, la mauvaise/ non-tenue des pièces comptables, le non-respect des règles régissant la gestion de la trésorerie, l’inobservation de préalables à l’entrée en fonction des Régisseurs, le non-respect des cadres organiques, l’inexistence de manuels de procédures administratives, comptables et financières validés et/ou à jour. Quant aux irrégularités financières, elles se sont caractérisées par : – l’octroi d’avantages injustifiés par des actes contraires au Code des Marchés Publics, à travers notamment l’absence de mise en concurrence, le non-respect des critères d’attribution des marchés et le fractionnement ; – des dépenses non supportées par des pièces justificatives ; – le non-respect de la procédure d’exécution des recettes et des dépenses publiques ; – le paiement de dépenses inéligibles et d’avantages indus notamment aux délégués du Contrôle financier auprès des entités vérifiées ; – la non-collecte ainsi que le non-reversement des recettes collectées, le cas échéant, etc.
« Les irrégularités financières constatées par le rapport font aussi l’objet de dénonciations adressées conjointement au Président de la Section des comptes de la Cour Suprême et au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance, Chargé du Pôle Économique et Financier compétent », souligne le rapport.
Ainsi, selon le rapport, la vérification financière portant sur la gestion de la Direction Administrative et Financière (DAF) de la Primature pour les périodes allant du 10 avril au 31 décembre 2017 et du 2 janvier 2018 au 22 avril 2019 a révélé des irrégularités financières s’élevant à 1,42 milliard de FCFA. Le rapport épingle aussi la gestion des ambassades suivants : ambassade du Mali en Égypte (irrégularités financières de 1,16 milliard de FCFA), ambassade du Mali en République du Congo(irrégularités financières de 391,94 millions de FCFA), ambassade du Mali à Addis-Abeba (irrégularités financières de 15,66 millions de FCFA). Le rapport a aussi noté des irrégularités financières dans la gestion des entrepôts maliens en cote d’ivoire (2,59 milliards de FCFA) et des entrepôts maliens au Sénégal( Les irrégularités financières, ci-dessous, s’élèvent à 754,65 millions de FCFA). Concernant la gestion de la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable( SOMAGEP), le rapport du vérificateur général indique que les irrégularités financières s’élèvent à 678,47 millions de FCFA. Le fonds d’entretien routier par l’agence d’exécution des travaux d’entretien routier ( AGEROUTE) est aussi épinglé par le présent rapport (les irrégularités financières lors des dépenses exécutées s’élèvent à 895,51 millions de FCFA.) A l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER), les irrégularités financières s’élèvent à 626,37 millions de FCFA. Le bureau du vérificateur général a constaté des irrégularités financières d’un montant de 830,44 millions de FCFA à l’Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM). Concernant la gestion du Nouveau Complexe Sucrier du Kala Supérieur (N-SUKALA-SA), les irrégularités financières s’élèvent à 8,92 milliards de FCFA.
Pour ce qui est de la gestion des collectivités territoriales, des irrégularités financières ont été constatées pour la période du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019 : Bougouni (205,51 millions de FCFA), Commune Rurale de Siby( 27,44 millions de FCFA.), Commune Rurale de Guégnéka – Fana ( 63,94 millions de FCFA).
M. K. Diakité
Le Républicain