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Nord Mali : L’agenda caché de l’Algérie ?

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En catastrophe, le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale d’Algerie, Ramtane Lamamra, arrive à Bamako, le 5 octobre 2021 comme éjecté par un ressort, quelques jours après la brouille entre Alger et Paris. Cerise sur le gâteau, effet Wagner, le bras armé de Kremlin dans le monde.

La vitesse par laquelle le ministre algérien des affaires étrangères est arrivé à Bamako va au-delà de la solidarité, de l’amitié, et de la fraternité, entretenue entre le Mali et l’Algérie depuis des lustres.  « Le destin de l’Algérie et celui du Mali sont étroitement liés », déclare Ramtane Lamamra après sa rencontre avec les autorités maliennes.

Pour les plus avertis, l’arrivée de Lamamra en cette période dans la capitale malienne n’est pas un fait du hasard. Elle est intervenue au moment où l’Algérie est en bouille avec les autorités françaises, autant que le Mali. Et aussi, à un moment où Bamako est en passe de concrétiser son lien avec la société privée russe wagner, des mercenaires,  pour l’aider à lutter contre le terrorisme sur son territoire.

L’arrivée des russes au Mali en contrepartie des gisements miniers et même pétroliers semble secouer l’Algérie, pays frontalier du Mali et pétrolier, considéré par ses voisins comme une puissance sous régionale.

Révélé par Mondafrique qui cite le site Algérie Part, l’Algérie financerait l’effort de guerre des mercenaires russes au Mali. « Les autorités algériennes ont secrètement lancé un processus de négociations pour nouer une alliance approfondie avec les militaires maliens. Et pour ce faire, l’Algérie a fait savoir à la junte malienne qu’elle est même disposée à financer une partie de l’accord de sécurité que les militaires maliens veulent conclure avec les militaires russes de la société privée Wagner, le bras armé du Kremlin dans le monde », confirme Algérie Part, cité par Mondafrique.

Le même journal ajoute que ‘’l’Algérie a fait savoir aux militaires maliens qu’elle est prête à financer de 50 % jusqu’à 70 % de cet accord qui permettra aux militaires maliens de déployer sur le territoire des militaires et paramilitaires russes chevronnés et expérimentés capables de former et d’équiper la modeste armée malienne en guerre contre plusieurs groupes islamistes armés qui sévissent dans les vastes régions du nord du pays’’.

Exploitation du pétrole des bassins maliens

L’annonce est forte et ambitieuse. Certains citoyens non avertis jubilent. Pour cet observateur qui a voulu se prononcer, il y a anguille sous roche. Et que l’Algérie voyant la Russie prendre position au Mali est venue proposer ses services, peut-être, d’exploitation du pétrole des bassins maliens.

« Ce financement algérien pour l’effort de guerre des mercenaires russes au Mali n’est pas fortuit. Puissance sous régionale,  l’Algérie entend mettre la main sur le pétrole malien et écarter les puissances occidentales, notamment la France dont la présence est décriée en Afrique. Cela permettra également d’empêcher  une éventuelle influence russe dans le Sahel, puisqu’il s’agit d’une question de géostratégie», commente le journaliste Cyril Adohoun.

L’éditorialiste Makan Koné a critiqué la visite de Ramtane Lamamra à Bamako et s’interroge sur ce qu’a fait l’Algérie pendant toutes ces années de crises dans le Nord du Mali.

En août 2016, le patron de presse Chahana Takiou, dans un article de presse a également dénoncé l’attitude d’Alger dans le dossier malien, qui selon lui, ne fait rien pour aider véritablement le Mali à lutter contre le terrorisme dans le Sahel.

«Alger ne fait rien. Elle a les moyens de pression, mais, malheureusement, elle ne les utilise pas. Apparemment, elle tire son compte de cette situation de ni paix ni guerre », regrettait le dirpub de l’hebdomadaire 22 Septembre.

En somme, le temps du service gratuit est révolu. C’est impératif que les autorités maliennes comprennent cela. Pour la prochaine exploitation des gisements pétroliers maliens, il urge de chercher un bon partenaire. Pour autant, faut-il ignorer qu’Alger a un agenda caché sur le Mali ? Non !

Ousmane Morba

SourceL’Observatoire

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