La croissance de la deuxième économie se tasse. +4,9% au troisième trimestre selon les chiffres publiés par les autorités chinoises ce lundi 18 octobre. Une augmentation du PIB en berne en raison notamment de la crise de l’immobilier et de l’énergie.Après le rebond du printemps dernier, un été en pente douce, c’est une dégringolade à l’automne pour la croissance chinoise, indique notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. En septembre, la production industrielle a ainsi progressé de 3,1% seulement sur un an, un rythme bien moindre que celui enregistré un mois plus tôt (5,3%). Les analystes tablaient certes sur un ralentissement, mais plus modéré (4,5%).
Ces « mauvais » chiffres du bureau national des statistiques étaient attendus, la décélération est même plus prononcée qu’anticipée en raison de la crise immobilière et des « rhinocéros gris » qui secouent le système financier.
Un secteur immobilier en mauvaise santéLes promoteurs immobiliers ont alimenté la croissance chinoise ces dernières années en faisant pousser des forêts de bétons le long des lignes TGV. Ces derniers vont devoir faire une pause. Surendetté, les géants du secteur comme Evergrande sont au bord du dépôt de bilan. Une contagion de la crise immobilière au reste de l’économie pourrait coûter « dans le pire scénario » un à deux points de croissance à la Chine, a prévenu la banque UBS.Coup de froid également sur un autre moteur de la locomotive chinois : l’atelier du monde est contraint de fonctionner au ralenti malgré la reprise mondiale. Les pannes de courant dans plusieurs provinces au nord et au sud-est du pays empêchent les chaines de montage de tourner à plein régime et la hausse du prix de l’électricité rejaillit sur les couts de productions, pénalisant les entreprises. « La reprise intérieure est instable et inégale », ajoute le Bureau national des statistiques, mais pas de quoi s’inquiéter plus avant assurent les autorités à Pékin. À l’image du directeur de la banque centrale qui a fait plusieurs sorties ces derniers jours pour rappeler et dire que la situation est sous contrôle.Le gouvernement chinois vise ainsi toujours un objectif de hausse du PIB d’au moins 6%, cette année. Le Fonds monétaire international (FMI) est même plus optimiste, tablant sur une croissance chinoise à 8 % sur l’ensemble de 2021.
RFI