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Rapport annuel 2020 du bureau du VEGAL : les enseignements de l’évolution métastatique de la corruption au Mali

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Le lundi 12 octobre 2021, le Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, a procédé à la remise au président de la Transition et chef d’Etat, Colonel Assimi Goita, le rapport annuel 2020 du bureau qui dirige. Au regard de la teneur alarmante du document qui fait mention de scandaleuses malversations financières constatées aux niveaux de quelques ambassades maliennes à l’étranger, des entrepôts maliens en Côte d’Ivoire et au Sénégal, de la société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP-SA), la direction administrative et financière de la primature, on peut affirmer sans risque de se tromper que le phénomène de la corruption connaît une recrudescence quasi métastatique. Un constat qui s’explique par cette grande stupeur d’apprendre qu’au-delà de ses nids traditionnels (douanes, impôts, marchés publics, milieux hospitaliers, police, justice, départements ministériels, etc.) même des services représentant permanemment notre Etat à l’extérieur sont foncièrement gangrenés par le fléau.

 

D’autre part, outre les vérifications financières révélant des détournements à hauteur de milliards et de centaines de millions de francs CFA dans différentes structures étatiques ci-dessus énumérées, celles de la performance et de suivi des recommandations sont loin d’être rassurantes. Il convient également de rappeler que parallèlement au rapport du Vegal, celui de l’OCLEI (Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite) est également intervenu en milieu de semaine, amplifiant ainsi les soubresauts de la lutte anticorruption qui font rage dans le pays avec des vagues d’arrestations et d’interpellations en cours liées à l’enrichissement illicite. En tout état de cause, les Maliens nourrissent un grand espoir de voir enfin ces nouveaux rapports du Bureau du vérificateur général (BVG) et de l’OCLEI revigorer l’actuel feuilleton qui n’a visiblement pas atteint son épilogue. Surtout qu’en dépit des fracas causés par le scandaleux achat de l’avion présidentiel, en 2014, ainsi que par les présomptions d’irrégularités dans la commande d’armements et autres passations de marchés publics, un grand audit est en cours sur la nébuleuse affaire de la loi de programmation militaire (LOPM).

 

 

 

À la lumière de ces rapports et des affaires judiciaires qui se succèdent – mais également de l’impressionnant ballet quotidien de hautes personnalités au Pôle économique et financier -, on ne peut que reconnaître le paroxysme qu’a atteint la corruption au Mali. Néanmoins, même si certains dossiers émanant des deux rapports divulgués dans la semaine sont actuellement sur la table de la justice, il faudra certainement s’armer de patience pour savoir jusqu’où mènera la révélation de toutes ces honteuses malversations et atteintes à la chose publique.

 

 

 

Ousmane Tiemoko Diakité

 

 

 

 

 

 

 

Source: Le Témoin

 

 

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