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Mali : beaucoup de questions autour des négociations avec les jihadistes

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C’est une information RFI que nous vous donnions, mardi 19 octobre : le gouvernement de transition malien a mandaté le Haut Conseil islamique pour ouvrir des discussions avec le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghaly, et avec la katiba Macina d’Amadou Kouffa. Deux groupes terroristes liés à al-Qaïda qui contrôlent certaines parties du territoire et qui mènent des attaques meurtrières presque quotidiennement dans le nord et le centre du pays. Une annonce qui ne surprend pas, les autorités de transition ayant déjà exprimé leur volonté d’ouvrir de telles négociations. Mais ces discussions posent tout de même certaines questions.

L’annonce est officielle, mais peu détaillée. Le gouvernement de transition n’a précisé ni la base ni les limites des discussions qui pourraient être menées avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa. Le Haut Conseil islamique du Mali s’est vu confier la mission d’amorcer ce dialogue. Un choix stratégique mais qui, selon Ibrahim Maïga, analyste sur les questions de paix et de sécurité au Sahel, comporte aussi ses limites :

« C’est une organisation qui a déjà un réseau sur le terrain, une expertise reconnue. Mais la question du dialogue avec ces groupes n’est pas que d’ordre religieux. Les facteurs qui poussent à s’engager au sein de ces groupes n’ont absolument rien de religieux. Il y a énormément de frustration liée souvent aux statuts sociaux, à des questions de vengeance… C’est la raison pour laquelle il est important, dans la constitution de cette commission, que la base d’expertise soit la plus large possible. »

Le dialogue avec les groupes jihadistes maliens est une recommandation du Dialogue national inclusif de 2019. Mais pas une solution miracle, prévient le chercheur Ibrahim Maïga, qui juge nécessaire de poursuivre, dans le même temps, la riposte militaire :

« Ce sont des solutions et des options complémentaires. C’est une question de rapport de forces : pour avoir une offre qui puisse être prenable, il faudrait que la situation sur le terrain soit à votre avantage. »

Quels pourraient être les contours d’un compromis acceptable ? Les concessions envisageables et celles qui ne le sont pas ? Pour les Maliens d’abord, mais aussi pour les pays voisins où sévit également le GSIM, et pour les partenaires internationaux du Mali, dont certains, à commencer par la France, ont déjà exprimé leur opposition à ce type de négociations.

Enfin, et ce n’est pas un détail négligeable, on ne sait pas encore comment réagiront les chefs jihadistes concernés à cette nouvelle initiative, a fortiori dans un contexte politique, sécuritaire et diplomatique particulièrement bouillonnant. Les négociations n’ont pas encore commencé qu’elles suscitent déjà de nombreuses interrogations.

SourceRFI

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