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Crise sécuritaire à Niono: les recettes de l’UJMMA

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La Maison des aînés de Bamako a abrité ce samedi 16 octobre 2021 les travaux du 4e forum des jeunes musulmans du Mali. «Les défis de la cohésion sociale, de la paix et de la sécurité, quelle implication des jeunes musulmans » a été le thème central de ce dernier forum des jeunes musulmans du Mali dont la cérémonie ouverture était présidée par le ministre de la Jeunesse et des sports, Mossa Ag ATTAHER ; présence du président de l’UJMMA, Mohamed Maki BAH. Cette tribune a été une occasion pour jeunesse musulmane d’invité tous les musulmans à se donner la main, à se pardonner enfin de construire ce pays, le Maliba.

Ces travaux ont abouti à d’importantes recommandations pour retour de la paix et de la stabilité dans notre pays. En marge des travaux de ce 4e forum national de l’UJMMA, a eu lieu une rencontre la délégation de Niono et les membres du bureau national de la faitière. Cette rencontre qui portait sur la situation sociopolitique et sécuritaire de la ville de Niono et environs a eu lieu le dimanche le 17 Octobre 2021 à la Zawiya de Mohamed Macki BAH, de 11h à 14h.

Un cercle vicieux
Les participants venus de Niono ville, Dogofri, Macina et Dimbougou ont chacun pris la parole pour expliquer le contexte dans lequel leurs localités respectives se trouvent.
Il ressort de cette rencontre que la situation sécuritaire et agricole dans les zones de Niono un arrêt total des travaux champêtres.
«On ne peut ni pécher ni aller au champ pour cultiver à cause de l’insécurité dans les zones. Même hier ‘’ 16 Octobre ‘’ les terroristes ont joints les jeunes au champ qui cultivaient à Nino, ils ont brulés 30 motos sans toucher aux jeunes», a témoigné l’un des participants.
Aujourd’hui, le déplacement est quasi impossible entre beaucoup de villages. Les agriculteurs ont de difficultés d’accéder à l’engrais (Macina), le prix de l’engrais a augmenté de 13 000 à 15 000 F CFA.
Dans la plus part des localités au centre de notre pays, les militaires sont absents les terroristes avancent et impose leurs lois dans les zones stratégiques.
Selon les ressortissants de la zone, les militaires n’interviennent pas, ils ne font pas leur boulot.
«Quand on leur faire appel, ils ne viennent souvent qu’après 5 jours et te demandent de les accompagner pour leur montrer les terroristes. Certains militaires disent qu’ils n’ont pas l’ordre de tirer sur les terroristes», a confié l’un des participants.
Les villages ont tendances à faire appel aux dozos pour leur protéger (convention), d’autres le font avec les terroristes.
Quand un village signe une convention avec les dozos ce dernier à problème avec les terroristes et vice versa, la population est dans la panique et l’impasse.
«Il y a beaucoup de jeunes qui rejoignent les terroristes pour les questions d’argent. Car leur frais d’information ou de communication coûte 100 000 F CFA», précise un autre.
Même si les dozos ont la volonté de combattre, les populations constatent que leurs moyens sont très limités.
Pour le fonctionnement des éléments(Dozos), chaque village paye 1 000 000 F CFA comme prix de leur protection ou contribution.
«Ils sont généralement aidés et soutenus par la population qui s’affaiblit de jour en jour », a reconnu un autre.

Recommandations
Pour mettre fin aux calvaires de ces populations, les participants à cette rencontre ont préconisé que l’Etat qui pousser les militaires à prendre leur responsabilité qui est la protection de la population.
Il s’agit aussi de donner la priorité au dialogue car, disent-ils, c’est par elle que tout se repose et se finit.
Pour le bien de la population il faut, selon l’UJMMA, travailler à établir le dialogue et la confiance entre tous les acteurs sur le terrain (peulhs, dozos etc.).
Il s’agit également d’organiser une rencontre secrète (huit-clos) très bientôt entre quelques grands acteurs à Ségou (les militaires, les dirigeants de Ségou avec une forte délégation de Niono, Macina avec des participants etc).
De même, il faut travailler et mettre tout à l’œuvre pour que le marché de Dogofri ne se ferme pas ; aménager les champs pour que l’eau passe et circule bien (Macina).
Autres proposition, discuter avec les responsables de l’office pour supprimer la redevance d’eau (prix d’eau) cette année pour des difficultés et des raisons que tout le monde connait aujourd’hui ; mettre en place des mécanismes pour contrôler le prix de l’engrais et faciliter son accès aux agriculteurs sans intermédiaire (commerçants).
Enfin, l’UJMMA préconise de donner les aides destinés à la population aux religieux pour les distribuer y compris les engrais car ils ont peur de Dieu contrairement aux autres ; coordonner les actions des dozos sur le terrain pour une synergie d’action ; et établir la communication entre les dozos, les militaires, les communautés sur le terrain.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-Matin

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