Dans la bande sahélo-saharienne, plusieurs opérations et actions de partenariat entre l’Opération Barkhane et ses forces alliées ont été menées ces derniers jours. Cette conjugaison d’efforts a permis la neutralisation récente du chef de la Katiba du Gourma du Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans (Rvim), Nasser Al Tergui. C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse l’Opération Barkhane, publié vendredi dernier.
Le 15 octobre dernier, un véhicule transportant cinq individus a été repéré par un drone à une centaine de kilomètres au Nord-Ouest de Gossi (Tombouctou). Le recoupement de différents renseignements a permis de confirmer la présence, à bord de cet engin, du chef de la Katiba du Gourma.
En milieu d’après-midi, le véhicule s’est dirigé en direction d’Hombori et s’est arrêté à proximité d’un campement nomade pour y passer la nuit. Le lendemain, en début de matinée, les cinq personnes ont quitté le campement à bord du véhicule, en direction du Sud.
«En coopération avec les forces partenaires, après avoir à nouveau confirmé la présence de Nasser Al Tergui à bord du véhicule, les militaires de la Force Barkhane ont décidé de déclencher une opération pour intercepter le véhicule et les cinq individus», précise le communiqué.
Le véhicule refusant de s’arrêter, deux frappes aériennes ont été déclenchées pour le stopper. L’engin a été détruit et les cinq occupants neutralisés.
Cette élimination fait suite, en l’espace de quelques semaines, à celles d’Oumar Mobo Modhi, chef d’un réseau de poseurs d’engins explosifs improvisés (EEI) au sein d’Ansarul Islam et du chef du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui.
Au-delà de la valeur symbolique et de leur effet bénéfique sur le moral des troupes, ces prouesses militaires portent sans doute un coup dur dans le dispositif opérationnel des ennemis de la paix. Toutefois, tenant compte du contexte et du timing, ces mises hors d’état de nuire d’individus de cet acabit suscitent des interrogations. Elles interviennent en effet au moment où les relations entre le Mali et certains de ses partenaires étrangers sont quelque peu «tièdes».
Au demeurant, du ressenti de nombreux compatriotes, la question de l’ouverture de possibles négociations entre le gouvernement et les terroristes maliens qui est récemment revenue au-devant de l’actualité nourrit le doute quant à la sincérité de ces «opérations ciblées».
L’annonce de la mort de ces chefs terroristes serait-elle un moyen ou une stratégies pour les partenaires avec lesquels notre pays est en «délicatesse» de redonner leur blason ? À défaut d’y apporter une réponse catégorique à ce stade, force est de relever que cette interrogation est au centre de bien de réflexions et débats.
Mariétou KOITÉ
Source : L’ESSOR