La journée du samedi 23 octobre 2021, les héritiers politiques de feu Soumaila Cissé ont étalé sur la place publique le grand malaise qui secoue l’URD depuis l’adhésion de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, à la section de Djenné. En effet, le trio conduit par Amadou Cissé, ancien député, a transformé la salle Bazoumana Sissoko en ring de boxe avec à la manœuvre un certain Mamadou Hawa Gassamba à la solde du clan Boubou Cissé. Mais cela n’a rien donné car leur plan satanique a échoué sur toute la ligne.
L’ouverture de la rencontre était présidée par le 1er vice-président du parti, Pr Salikou Sanogo en présence des cadres ainsi que de nombreux militants et sympathisants de la formation politique. L’ordre du jour portait sur l’adoption du rapport d’activités du bureau exécutif national et le remembrement du parti. Il concerne trois organes conformément aux textes du parti. Il s’agit du bureau exécutif, la commission nationale des finances et la commission nationale d’arbitrage.
Les cadres et militants ont répondu massivement présent à l’appel du vice-président, Salikou Sanogo avec 504 délégués venus de l’intérieur et de la diaspora sur les 531 attendus. Cette forte mobilisation a été un véritable camouflet pour les tenants du boycott de la toute première rencontre statutaire de l’URD après la mort de son père fondateur, le 25 décembre 2020.
A l’issue des travaux, la conférence adopté et approuvé les rapports d’activités 2020- 2021 du bureau exécutif national.
Le deuxième point inscrit à l’ordre du jour a été également approuvé par les délégués. Il s’agit de l’intégration de nouveaux membres dans les instances du parti. Ainsi Mamadou Igor Diarra devient le 28ème vice-président et le secrétaire exécutif de son ancien mouvement politique comme 29ème vice-président. Pour ce qui concerne la situation d’Oumar Ibrahim Touré de l’APR et d’Ahmed Sow du RTD, selon certaines indiscrétions, les pourparlers continuent entre les parties.
Balle à terre pour la mémoire de Soumaila Cissé
Cette conférence nationale intervient à un moment où les démons de la division œuvrent au nom des ambitions démesurées des uns et des autres par rapport à la candidature du parti pour les prochaines élections présidentielles.
À ce jour, selon les responsables du parti, 10 candidatures sont enregistrées au niveau du secrétariat général de la formation. Le 1er vice-président de l’URD a invité ses camarades à la sérénité pour le respect de la mémoire du fondateur du parti, l’honorable Soumaila Cissé. « Tout en comprenant les manifestations d’ambitions des uns et des autres, je voudrais tout de même inviter le peuple URD à la sérénité. Pour la mémoire de Soumaïla Cissé, par respect pour l’immense travail abattu par les militants et les sympathisants du parti depuis sa création en 2003, nous avons le devoir de maintenir debout ce parti qui incarne tant l’espoir d’un lendemain meilleur pour le peuple malien. Oui, nous devons prendre garde que le choc des ambitions ne conduise à l’implosion de notre mythique parti. C’est dans l’union sacrée autour du candidat que le parti choisira que nous pourrons gagner les élections présidentielles à venir », a estimé Pr Salikou Sanogo.
Ce cri de cœur du vice-président traduit la forte tension qui existe au sein de l’URD. Une guerre de tranchées entre les différentes tendances qui risque d’avoir raison de la solidité de l’URD depuis 18 ans.
Les cadres à la solde de Boubou Cissé
Racine Thiam, Amadou Cissé dit Diadjiri, Gouagnon Coulibaly, Abdramane Diarra…sont, entre autres, cadres de l’URD qui travaillent à la fragilisation du parti au profit de Boubou Cissé. Même s’il y en a qui œuvrent en cachette, ceux-ci sont visibles.
Ce sont eux qui dirigent la coalition qui s’attaque à Salikou parce qu’il serait proche du camp de Me Demba Traoré. Pourtant, le professeur a été on ne peut plus clair dans son discours d’ouverture à la conférence : « J’ai l’habitude de le dire et je le redis aujourd’hui, Salikou Sanogo est à équidistance de tous les militants du parti. Je le dis en prenant Dieu à témoin. En ajoutant que mon éthique, ma dignité et mon honneur fort malmenés depuis quelque temps, m’interdisent toute espèce de clanisme. Salikou Sanogo n’est, n’a été, et ne sera l’homme lige de qui que ce soit ».
Le premier coup qu’ils ont tenté, c’est de demander une conférence nationale extraordinaire. Mais elle a été déboutée par la réunion du bureau nationale. Leur 2ème acte, c’est de procéder aux élections primaires au niveau des sections pour présenter leur candidat, Boubou Cissé comme le favori.
Pourtant, les textes ont clairement dit qu’il revient au bureau national de désigner le candidat pour l’élection présidentielle. Après leur semblant de primaires, ils ont distillé des informations faisant croire que plus d’une quarantaine de sections sur 78 ont opté pour Boubou Cissé. Là encore, ils ont été déboutés, car les cadres du parti ont affirmé que leurs textes ne prévoient pas de primaires : « Malheureusement, au lieu de se conformer aux termes de ma lettre circulaire, elles se sont pour la plupart, laissées aller à l’organisation d’un semblant de primaires alors même que ce concept n’existe nulle part dans nos textes », a déclaré le professeur Salikou.
Comme si c’est de la comédie, ils ont proposé la tenue d’un congrès extraordinaire le 14 novembre 2021 alors que le congrès devrait se tenir en 2024. Ils ont encore été déboutés. Ce que ce camp continue de faire maintenant, c’est d’accuser le vieux Salikou d’avoir refusé de voter les motions.
La question qu’il faut se poser est celle-ci : pourquoi des cadres, dont certains se sont battus depuis une dizaine d’années pour le parti, travaillent à sa destruction. Le hic est même qu’ils le font pour un cadre qui vient de déparquer en catastrophe à l’URD. Un parti qu’il a piétiné durant tout le mandat d’IBK.
L’irresponsabilité de Gassama et Diarra
L’ancien Premier ministre, Boubou Cissé en fuite depuis des mois pour échapper très certainement à la justice malienne ne manque pas de défenseurs pour les milliards qu’il aurait détournés. Le président de la jeunesse URD, Abdrahamane Diarra, ne saurait démentir cela puisque ce monsieur, à la solde de Boubou Cissé, réclame la tête de Salikou Sanogo à travers un remembrement du bureau national. Après cette demande sans contenu ni forme, les délégués ont été surpris par le geste irresponsable de Mamadou Hawa Gassama.
En effet, l’ancien député de Yélimané a fait irruption sur la scène en arrachant le micro à Salikou Sanogo et le jeter. Mais c’était sans compter sur le sens de la responsabilité de sa victime du jour. « Ceux qui ont d’autres agendas, ils ne marcheront pas», a-t-il averti sous un tonnerre d’applaudissements. La honte ne pouvant plus laisser la place à l’indécence, Mahamadou Gassama et certains de ses complices ont quitté calmement la salle.
Le respect des textes
Abordant le choix du candidat du parti pour les prochaines élections présidentielles, Salikou Sanogo a tenu à rappeler à l’ordre les tenants des manœuvres dilatoires pour torpiller les textes du parti. Cette mise au point est une réponse aux folles rumeurs accusant Salikou Sanogo d’écarter les sections et de prendre position pour un candidat. « Je le redis aujourd’hui, Salikou Sanogo est à équidistance de tous les militants. Mon éthique, ma dignité et mon honneur fort malmenés depuis quelque temps, m’interdisent toute espèce de clanisme. Salikou Sanogo n’est, n’a été et ne sera l’homme lige de qui que ce soit », a lancé à ses détracteurs, le compagnon, le vrai gardien du temple de Soumaila Cissé.
Malgré ce ton à l’allure d’une mise en garde, l’homme dans la plus grande sagesse a rassuré les candidats et leurs partisans de sa détermination à faire respecter les textes du parti pour la désignation du futur candidat. « Tout, absolument tout se fera dans la transparence sous la supervision et la décision souveraine du Bureau exécutif national du parti », a dit le président Sanogo.
Cette volonté de respecter les textes met en mal le plan satanique de la tendance Boubou Cissé. Ce qui explique d’ailleurs l’instrumentalisation de certaines sections pour organiser les primaires. Et cela, malgré les instructions du vice-président aux sections de faire remonter au secrétariat général les candidatures exprimées à leurs niveaux conformément aux textes. « Malheureusement, au lieu de se conformer aux termes de ma lettre circulaire, elles se sont, pour la plupart, laissées aller à l’organisation d’un semblant de primaires alors même que ce concept n’existe nulle part dans nos textes », a-t-il regretté.
Ce processus de désignation du futur candidat réserve dans les jours avenir d’autres surprises. Déjà, le secrétariat général a enregistré dix candidatures. Pour départager les candidats, une commission nationale a été mise en place pour proposer un projet de critères. Les critères élaborés par la commission seront soumis à l’approbation du bureau national avant d’être utilisés pour analyser les dossiers de candidature.
Dans son discours, Salikou Sanogo a réaffirmé le soutien de l’URD à la transition. Le parti de la poignée de mains est favorable à la mise en place de l’Organe unique de gestion des élections. Il envisage également de participer aux Assises nationales de la refondation dont la phase finale est prévue au mois de décembre prochain.
Nouhoum DICKO
L’Alerte