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Assises nationales de la refondation: ‘‘aucun membre du Conseil de sécurité de l’ONU ne s’y oppose’’

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Des représentants des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU étaient en visite dans notre pays les 23 et 24 de ce mois. Accompagnée du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, El-Ghasim WANE, la délégation du Conseil a pu s’entretenir tour à tour avec les autorités de la transition ; l’équipe pays des Nations Unies au Mali ; les organisations de la société civile ; les représentants des groupes signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Au terme de cette visite, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit « encouragée par les progrès réalisés par le Mali en dépit des nombreuses difficultés rencontrées ».

La restitution de cette visite était au cœur des échanges entre les membres de la délégation et les journalistes, dans l’après-midi de ce dimanche 24 octobre 2021, au QG de la MINUSMA près de l’aéroport Président Modibo KEITA Bamako Sénou.
«Nous attendons à présent avec impatience, la fin de la période de transition qui doit aboutir à la tenue d’élections », a déclaré devant les journalistes l’Ambassadeur du Kenya auprès de l’ONU, Martin KIMANI.

La « soif de réformes de l’Etat »
M. Kimani qui préside actuellement le Conseil a affirmé qu’il avait été frappé par « la soif de réformes de l’Etat » exprimée par la population et que la délégation avait «rappelé la nécessité d’avancer sur la voie de la transition tel que prévu dans le respect des aspirations et des besoins de l’ensemble de la population ».
Aussi, il a précisé que les Quinze sont « attachés à la mise en œuvre de l’Accord de paix et à la stabilisation du Centre du pays », qui figurent parmi leurs objectifs.
« En tant qu’Africain » l’Ambassadeur kenyan a dit comprendre « la lutte que mène le Mali qui est une lutte non seulement pour le pays, mais pour l’ensemble du continent africain ».
Il a soutenu que « les jeunes doivent savoir qu’ils ont un avenir, que l’avenir qui les attend va être meilleur ».
« Vous êtes en effet la population la plus jeune, la plus énergique au monde et vous avez compris les difficultés de votre pays », a dit M. KIMANI, les appelant à s’unir « pour relever ces défis et en venir à bout ».

Le Mali est une digue pour
le Sahel
Pour sa part, l’Ambassadeur nigérien Abdou ABARRY qui a co-conduit la mission aux côtés de M. KIMANI et de son homologue français, Nicolas DE RIVIERE, a indiqué que c’est une mission de solidarité et d’écoute pour le Mali, voire du Sahel. Une région confrontée, dit-il, aux défis de la lutte contre le terrorisme, des impacts du changement climatique, d’une situation humanitaire qui se dégrade.
Il a rappelé que pour les membres du Conseil de sécurité « la paix, la stabilité et la sécurité du Mali, c’est bien pour le Mali, mais c’est bien pour l’ensemble de la sous-région ».
« Le Mali est un verrou dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel et une victoire du Mali contre ces hordes de terroristes qui violent, qui pillent, qui tuent, c’est également une victoire pour l’ensemble de la sous-région », a soutenu M. ABARRY.
« La meilleure transition, c’est la transition la plus courte », a ajouté le diplomate nigérien, soulignant que tout impératif de réforme devrait « aller avec la détermination d’un calendrier qui soit prévisible, conformément aux décisions qui ont été prises par la CEDEAO pour que très rapidement, le Ppuple malien choisisse démocratiquement et librement ses dirigeants », a-t-il dit.
Avant d’ajouter : «Nous avons écouté les autorités maliennes dans leurs préoccupations ; pour nous membres du Conseil de sécurité, la bonne réponse doit avant tout être politique».
De son côté, Nicolas DE RIVIERE, le Représentant de la France auprès des Nations Unies, s’est félicité de la visite, estimant que le Conseil de sécurité aura appris pas mal de choses depuis son arrivée à Bamako et que le Mali demeure confronté à des difficultés majeures, à commencer par le défi sécuritaire.
« Comme dans beaucoup de crises de ce type, la réponse sécuritaire est évidemment nécessaire, mais elle n’est pas suffisante », a affirmé M. DE RIVIERE, ajoutant que « la bonne réponse doit avant tout être politique » en citant l’Accord pour la paix d’Alger signé en 2015.

« La priorité doit certainement être, de part et d’autre, de relancer une véritable dynamique politique de réconciliation inter malienne, de retour de l’Etat dans les zones en déshérence afin de répondre aux attentes des populations et de ramener la paix partout dans le territoire », a déclaré l’Ambassadeur français, invitant les autorités maliennes à tenir leurs engagements et organiser les élections «dès que cela sera possible » pour mettre un terme à la transition.
Enfin, M. DE RIVIERE a qualifié de « formidable » le travail effectué par la MINUSMA, la mission de paix onusienne créée en 2013 qui est, dit-il, la plus grosse opération de maintien de la paix, que ce soit en termes de sécurité, d’aide à l’Etat de droit, de coopération.
Il a soutenu que la MINUSMA jouait un rôle absolument primordial pour aider le Mali et qu’il fallait l’aider et la renforcer pour lui donner une présence accrue dans la région du Centre qui est actuellement celle qui est la plus menacée par les groupes terroristes.
«La France continuera à la soutenir et continuera également à aider le Mali» a affirmé le diplomate français.

Les ANR, préalable aux
élections ?
Abordant la question des Assises nationales de la refondation préconisées par les autorités de la transition comme un préalable à la tenue des élections, l’ambassadeur nigérien Abdou ABARRY, a souligné que chronogramme prévoit que lesdites assises prennent fin vers décembre. Et que, ajoute-t-il, à l’issue de ces assises un calendrier consensuel sera établit et soumis aux Maliens et à la communauté internationale.
«Si on ne peut pas avoir d’objection pour les reformes, parce que le pays a connu pas mal de difficultés. Reformer, remettre les choses en état, je pense qu’aucun membre du Conseil de sécurité ne s’y oppose. Mais simplement, il ne faut pas retarder de façon prolongée la fin de la transition», a préconisé le diplomate nigérien Abdou ABARRY.
S’agissant du respect du calendrier des élections qui avait été déjà rendu public, M. ABARRY a répondu que le processus électoral est une décision souveraine d’un pays.
«Nous n’avons pas de doutes ; nous avons rencontré les plus hautes autorités dont le président de la transition, il nous a parlé à cœur ouvert, j’estime qu’il été très sincère. Il a dit que les autorités de la transition ne sont pas là pour se pérenniser au pouvoir », a-t-il fait savoir.
Aussi, le Colonel GOITA, selon le diplomate, a assuré que toute décision que son Gouvernement prendra, sera dans l’intérêt du Mali.
«Nous sommes là pour écouter, pour accompagner, et nous n’avons aucune raison de douter de ce qui nous a été dit», a-t-il dit. Tout en souhait que ces assises puissent être les plus inclusives possible.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-Matin

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