Le Conseil national du patronat du Mali a abrité, le vendredi dernier, un atelier de présentation des résultats de la première analyse des données issues de l’étude sur le ramassage des paquets vides de cigarettes. C’était sous la présidence du Directeur général de l’Institut national de la statistique (INSTAT), Dr Arouna SOUGANÉ ; en présence de la Directrice commerciale et marketing de la SONATAM, Daphiné VERGUCHT…
La réalisation de cette étude sur le ramassage de paquets vides de cigarettes se trouvant au sol sur la voie publique fait suite à la signature d’un protocole d’accord signé entre l’INSTAT et la SONATAM. L’objectif est de mieux connaître la consommation des cigarettes illicites sur le territoire national et leur impact économique et fiscal, afin d’anticiper l’orientation des décideurs pour adapter les politiques publiques de prévention de la fraude et de la contrebande.
Le Directeur de l’INSTAT, Dr Arouna SOUGANÉ, a réaffirmé l’engagement de sa structure à produire des données statistiques fiables et de meilleure qualité nécessaires à l’élaboration, le suivi évaluation des programmes et politiques de développement économique et social, tout en ayant le souci du respect des principes fondamentaux de la statistique officielle.
Les résultats de l’analyse ont été présentés par Seydina Oumar MINTA. Il a informé qu’un protocole d’accord a été signé entre l’INSTAT et la SONATAM sur la collecte et le traitement de données statistiques relatives aux produits de tabac portant sur l’étude des ramassages de paquets de cigarettes vides.
Selon Seydina MINTA, la SONATAM réalise depuis plusieurs années une opération de collecte mensuelle de 50 000 paquets de cigarettes vides dans 55 zones de ramassage reparties sur le territoire national. Ainsi, l’INSTAT effectue périodiquement des missions dans certaines zones de ramassage pour certifier les données statistiques portant sur les paquets vides de cigarettes ramassés en vue d’alimenter une base de données au niveau de la Direction générale de la SONATAM.
Selon les explications de M. MINTA, le contenu de cette base de données fait l’objet d’analyse périodique à l’effet de diffusion et de mise à disposition d’informations fiables sur l’évolution de la contrebande des produits de tabac.
Les résultats présentés portent sur l’exploitation de la première analyse réalisée portant sur les données du 2e trimestre 2014 au 3e trimestre 2020. L’analyse fait ressortir une tendance à la baisse de la part de la contrebande grâce aux actions entreprises par les autorités sur initiatives de la SONATAM.
L’on apprend que 96,9% des paquets vides ramassés sont légaux et seulement 3,1% sont issus de la contrebande.
La marque RONSON est caractérisée par sa part dans la contrebande (plus de 50% au 3e trimestre 2020). Quant à la marque SIR, elle a atteint des proportions élevées dans la contrebande au cours des trois dernières années.
La part de la marque AMERICAN LEGEND dans la contrebande a atteint son paroxysme (près de 30%) en 2017. Cependant, depuis 2018 elle ne cesse de décroitre pour se fixer à 1% au 3e trimestre 2020.
L’analyse de l’INSTAT montre que la majorité des paquets de contrebande de RONSON ramassés au titre du 3e trimestre 2020 (83%) proviennent de la Guinée. Aussi, la Guinée est la plus grande pourvoyeuse des paquets de contrebande de SIR ramassés au titre du 3e trimestre 2020, suivie du Burkina Faso.
Quant à la marque AMERICAN LEGEND, la plupart des paquets vides de contrebande au 3e trimestre 2020 ont comme provenance l’Algérie.
Selon l’analyse faite par l’INSTAT, les zones de Gao, Bamako-ceinture sud et Bougouni sont les plus touchées par la contrebande de cigarette. On y trouve au moins un paquet sur cinq issu du trafic. C’est pourquoi les responsables de l’INSTAT ont interpellé les autorités compétentes à prendre des mesures idoines pour lutter contre le fléau.
PAR MODIBO KONÉ
Info-Matin