Le ministre de la Justice, des droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamoudou KASSOGUE, a présidé, hier, au siège de la Cour suprême, la cérémonie de lancement du Colloque national sur le contentieux électoral et du Projet pour le renforcement des capacités du système judiciaire et la promotion de l’Etat de droit au Mali financé par l’Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR), en présence de plusieurs personnalités.
A tout seigneur, tout honneur. Le ministre KASSOGUE, à l’entame de son propos, a rendu hommage à son prédécesseur qui a impulsé le projet.
« En effet, ce projet est né de l’impulsion et de l’engagement d’un Homme pour la cause de la Justice dans notre pays. J’ai nommé Monsieur Mohamed Sidda DICKO, Ancien Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme », a-t-il rappelé, avant de remercier l’homme :
« Sa riche expérience, dans le domaine de la formation, du contrôle des services publics ainsi que l’évaluation des ressources humaines, a été déterminante dans l’orientation et la programmation de ce projet, le plus important que l’Institut national de Formation judiciaire « Maître Demba DIALLO » ait connu depuis sa création en 1986 ».
Les activités du Projet l’UNITAR, basées principalement sur la formation, visent la formation de 1 850 acteurs de la justice et des organisations de la société civile.
L’occasion était bonne pour le ministre de rappeler que le Président de la Transition, depuis sa prise de fonction, nourrit une véritable ambition pour la justice, celle d’améliorer la qualité du service public de la justice. C’est dans ce cadre, a-t-il fait savoir, qu’il a été amené à aller à la rencontre de l’ensemble des acteurs et des partenaires de la justice, afin de réussir sa mission qui consiste à moderniser notre justice, à restaurer l’autorité et l’utilité sociale de l’État à travers la fourniture des services sociaux de base, mais aussi, à renforcer la lutte contre l’impunité et à accentuer la lutte contre la corruption.
« Les différentes visites effectuées au niveau des services judiciaires, m’ont permis de constater, de plus près, l’état de dénuement de notre justice », a confié M. KASSOGUE.
Face à cette situation, informe-t-il, le Gouvernement s’attèle à engager des actions adéquates afin de créer les conditions d’une justice accessible, moderne et efficace, répondant aux aspirations du peuple au nom duquel la justice est rendue, en renforçant les acquis de la Loi d’Orientation et de Programmation de la Justice dont la mise en œuvre a permis une nette amélioration de la situation des magistrats.
Il penche pour que ces efforts de l’Etat pour créer les conditions minimales pour le bon fonctionnement du service public de la justice doivent aller de pair avec un changement de comportements des acteurs de la justice.
C’est pourquoi il s’est engagé avec l’ensemble des acteurs à faire en sorte que la Justice de notre pays réponde à l’attente de nos concitoyens.
En saluant l’arrivée de UNITAR, il s’est réjoui de la parfaite identité de vue entre cette Organisation et son Département sur les activités du Projet d’appui à la justice qui cadrent avec les grandes réformes engagées dans le secteur de la justice avec pour objectifs de renforcer les capacités des personnels judiciaires afin d’offrir aux justiciables des services de qualité, mais aussi, d’ouvrir l’Institution judiciaire sur le monde extérieur, le tout devant reposer sur une meilleure observation des règles d’éthique et de déontologie.
M. KASSOGUE a cité 3 thématiques devant faire l’objet de formation au bénéficie des acteurs de la justice et des organisations de la société civile, dans le cadre de ce projet : le contentieux électoral, le respect des règles d’éthique et de déontologie dans le secteur judiciaire et des enquêtes financières.
Le colloque de 3 jours va regrouper l’ensemble des chefs de juridiction et de parquet du Mali, les organisations de la société civile, les acteurs électoraux sur le thème : « le rôle de la justice dans l’organisation des élections ».
« Les contestations électorales de l’année dernière ont joué un rôle déterminant dans l’avènement de la crise que connaît aujourd’hui notre pays.
De l’avis de beaucoup d’observateurs, seules des élections libres, transparentes, sincères permettront, à nouveau, de recréer le climat de confiance indispensable entre l’élite politique et les populations.
Cela voudrait dire que la normalisation de la situation politique passe, nécessairement, par la tenue d’élections crédibles. Ceci dénote du bien-fondé de ce colloque qui est l’occasion, non seulement, de faire l’état des lieux en matière de contentieux électoral, mais aussi de réfléchir et d’échanger sur les bonnes pratiques devant permettre des élections paisibles et transparentes afin de doter notre pays d’Institutions légitimement fortes pour être à la hauteur des défis complexes et multiples auxquels il fait face », a justifié le ministre.
«En somme, il s’agit de réfléchir sur les aspects techniques, relevant du secteur de la justice, liés à l’organisation d’élections, dans un climat de paix et de transparence de manière à garantir la sincérité du scrutin et la légitimité des élus », a expliqué Mahamoudou KASSOGUE.
PAR BERTIN DAKOUO
Info-Matin